1. Délectation (1)


    Datte: 06/12/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... plus, d’une main tremblante, je fais simplement remonter l’ourlet de ma robe. La tache blanche de ce haut de cuisse, bien démarqué par la noirceur des bas doit se refléter dans chaque prunelle. La lave qui suinte vient s’amasser à la commissure de lèvres perdue dans une cotonnade, elle aussi d’une blancheur moins immaculée maintenant. Le plaisir coule dans mon sang, pareil à l’alcool de cette autre Vodka-orange que je savoure en faisant ressortir un petit bout de langue.
    
    Je ne dois pas être la seule à baver finalement. La musique de l’endroit envahit l’espace, les conversations ayant toutes cessé. Ils sont depuis quelques instants agglutinés au bar, regards accrochés à chacun de mes moindres petits gestes. Aucun ne bronche ! Respirent-ils seulement toujours ? Le plus petit soupir se dilue dans l’air d’une salle surchauffée. Le jeu a tout un tas de joueurs soudain, mais c’est simplement par le choix de nos deux paires d’yeux qui ont débuté la fête. Ma main n’a rien relevé de plus de mon vêtement. Pourtant elle court dessous.
    
    Puis ma menotte réapparait aux croisements de ces chailles de ces voyeurs immobiles. Au bout de celle-ci une forme très aérienne, duveteuse. Je sens une étrange tension… tous ces mecs qui rezieutent en retenant leur souffle. Ils n’osent pas imaginer que c’est bien ce qu’ils ...
    ... pensent qui se trouve là, brandis presque sous leur nez. Les statues de sel alignées ne bougent pas, ne gesticulent plus, espérant plus encore. Mais mes desseins sont tout autre. Suggérer plus que montrer, laisser imaginer sans vraiment dévoiler. Encore que sous le volant de ma robe, la désertion volontaire de cet oripeau me donne bougrement chaud.
    
    Je plonge mon petit nez mutin avec une sorte de délice dans le verre à la boisson odorante. Et la minuscule boule de chiffon posée sur la table, je croise une dernière fois mes cannettes. Combien sont-ils à se tordre le cou ? Combien sont-ils à croire que je vais me livrer plus ? Alors mon verre est de nouveau vide et le raclement des pieds de la serveuse qui accourt me fait détourner mon regard de la meute… Je me lève ! Cette fois ils vont certainement tous crever d’apoplexie ? Surtout que je me dirige directement vers le bar… et que j’y pose délicatement le godet dont je viens d’avaler le contenu.
    
    La salive a du mal de passer dans ces gorges anonymes ! Sûr que certains croient dur comme fer que le reste va devenir brulant. Je fais un long demi-tour pour que la corolle de tissu s’envole et qu’elle laisse entrevoir, juste assez pour que toi… toi, qui m’as amené à ce point, tu saches vraiment… ce que tu… vas perdre puisque j’ai décidé que c’était fini… 
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