La gosse d'Irish qui ne manquait pas d'Éire
Datte: 03/12/2018,
Catégories:
h,
fh,
grp,
vacances,
hotel,
pastiche,
Auteur: Athanagor, Source: Revebebe
... rue cette nuit.
* Crubeens : recette traditionnelle irlandaise à base de pieds de porc bouillis.
xXx
Arrivés dans le hall, je sens les filles sur la réserve. Elles sont même à deux doigts de faire la tronche. Je soupçonne immédiatement la déco, antique et en toc, d’être à l’origine du malaise. Assortie d’un ménage approximatif, on se croirait dans une coloc Erasmus.
À la réflexion, le coupable serait plutôt à chercher du côté du taulier dont l’œil vicelard s’attarde lourdement sur les décolletés des demoiselles. Ça promet… Je ne sais pas si elles vont vouloir rester ici les deux nuits prévues, avec un oiseau pareil dans les parages. Mais pour l’instant, la priorité est de poser les sacoches à côté d’un vrai plumard et de prendre une douche bien chaude !
Comme Miguel, je dormirai isolé du groupe, dans le seul paddock encore libre d’une chambrée de huit. Quant à Chéryl et Kaszia, elles vont pouvoir roupiller dans la même pièce réservée aux femmes, idéalement placée au rez-de-chaussée, les veinardes. Le seul accroc, c’est qu’elle est juste à côté de la piaule de Léonard, le petit con qui m’a claqué la porte au nez. Ah oui, parce qu’en plus d’avoir une tête à baffes, il est français.
J’entends encore sa petite voix nasillarde demander aux filles si elles sont maquées. Et son rire malsain quand il apprend que ce n’est pas le cas. Pour le coup, elles ont regretté de lui avoir dit la vérité. Moi aussi, mais pour d’autres raisons.
xXx
Ma piaule est au ...
... premier. Je la partage avec sept autres poilus dont un spécimen est déjà allongé sur ses couvertures, unLonely Planet à la main. Plus loin, un autre belu gratte le fond de ses valoches. Après avoir baragouiné quelques politesses d’usage, je demande au plus civilisé des deux de m’indiquer mon pageot. C’est celui à côté de la porte. Logique, c’est le pire. À tous les coups, je vais me faire réveiller par les derniers fêtards et les premiers lève-tôt.
Résigné, je prends possession de la couchette. Puis, muni d’un calbute et d’un savon, je file vers la salle de bain, au même étage. Comme les autres pièces, elle est vieillotte, repeinte vite fait pour cacher la misère. Les cabines de douches s’alignent le long du mur comme les stalles d’une étable. Un petit vasistas en éclaire la faïence blanchâtre.
Question hygiène, je préfère ne pas regarder de trop près : une vague odeur de moisi me signale que je risque d’avoir des surprises.
— La vache, j’y crois pas !
J’ai beau ne pas être regardant sur la propreté des lieux, je ne pouvais pas louper la capote usagée, derrière le rideau en plastique, cabine treize. Ça commence à être franchement glauque ici ! Où est-ce qu’on est tombé, bordel ?
xXx
Quand je retrouve Miguel à la cuisine, je lui raconte ma découverte. Ça le fait marrer, cet abruti :
— Arf, moi j’ai trouvé un string sous mon lit. Dans une piaule de mecs, tu vois le tableau ? M’est avis qu’il s’en passe des belles, ici, des cochoncetés à la file !
— Bref, ça baise ...