1. Frites, nuggets, sauce sanguine


    Datte: 01/12/2018, Catégories: nonéro, sf, aventure, Auteur: Dr Lamb, Source: Revebebe

    ... avant les multiples catastrophes climatiques.
    
    — Et maintenant ? On saute ? demandai-je.
    
    Elle me prit la main et sans me répondre, m’aida à me hisser sur le rebord de la fenêtre, large de quelques centimètres, cinq ou six à tout casser.
    
    Un bruit derrière nous me fit tourner la tête. C’était bien Max, j’en étais sûr. Ses traits étaient les mêmes, mais déformés par la hargne. Il était suivi par deux serveuses que je n’avais jamais vues.
    
    Et le pire, c’est qu’ils avaient tous les trois des lanceurs de particules.
    
    — Bordel !
    
    Max leva son arme.
    
    Sans réfléchir, tenant toujours Farida, je me jetai dans le vide, l’entraînant dans un cri, alors qu’au dessus de nous, la fenêtre et une partie du mur de son appartement explosaient dans un débris de plâtre et de verre. Ce fut comme un coup de tonnerre.
    
    Je sentis le souffle de l’explosion nous projeter vers l’avant alors que nous tombions et ce fut ce qui nous sauva.
    
    Juste en dessous des fenêtres de Farida passait un petit vaisseau qui analysait les données de l’atmosphère artificielle, pour vérifier qu’il n’y avait pas de dysfonction. L’engin ne faisait pas plus de cinq mètres de longueur, et trois de largeur ; entièrement gris, son allure ne dépassait pas les cinq kilomètres à l’heure.
    
    Nous atterrîmes en plein sur lui.
    
    Farida hurla en se réceptionnant sur le ventre.
    
    Je ne m’étais pas rendu compte qu’elle vivait dans un étage si haut, ce fut un véritable miracle que ce vaisseau passe au bon moment. Mais ...
    ... pas le temps de remercier le hasard, il fallait nous mettre hors de portée de Max et de son arme.
    
    Je relevai la tête, le souffle court et le corps douloureux, et le vis, au bord de la fenêtre, ou du moins ce qu’il en restait. Il était penché et ne me lâchait pas du regard. Je savais que son arme se rechargeait toutes les deux minutes, encore une aubaine. L’une des deux serveuses, une Noire au crâne rasé, sauta à son tour.
    
    — Attention ! hurlai-je.
    
    Par réflexe je tendis les pieds en avant et elle les reçut dans le ventre. Poussant un cri de rage, elle atterrit sur le vaisseau, le faisant dangereusement basculer. Ses yeux, bon sang, ses yeux étaient emplis d’une fureur effrayante. Elle hurla, et s’empara de la jambe de Farida. Celle-ci se débattit et lui envoya son pied en plein visage. J’entendis un craquement sec et la femme lâcha prise.
    
    Tomba par-dessus bord dans un long hurlement.
    
    Je repris mon souffle. Farida s’était penchée en avant et était à deux doigts de tomber. Je l’agrippai par la taille en serrant les dents. Elle était occupée à trifouiller quelque chose à l’avant du vaisseau.
    
    — Qu’est-ce que tu fais ? hurlai-je.
    
    Pas de réponse. Je relevai la tête. Une épaisse fumée commençait à se répandre dans l’air. Je ne comprenais pas comment Max, enfin, la chose qui était en lui était parvenue à se procurer une arme : elles n’existaient plus depuis plus de trente-cinq ans. Plus aucun crime n’avait été commis, mineur ou majeur, depuis environ quatre-vingts ...
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