1. Les épis de blé / Rêve ferroviaire


    Datte: 01/12/2018, Catégories: fh, train, cérébral, revede, poésie, Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe

    Pour un souffle qui devient tempête,
    
    Le corps comme un champ labouré,
    
    La peau, attendent la semence des caresses.
    
    Une étendue douce et dorée.
    
    Ils balancent leur tête colorée de lumière solaire,
    
    Ils ondulent doucement, les épis de blé,
    
    Se plient avec grâce sous la tendresse du vent.
    
    Ils se frôlent, se cajolent, se pressent, se compressent,
    
    S’appréhendent, se prennent, se possèdent…
    
    Ils se font l’amour sous la brûlante morsure
    
    Du soleil de l’été.
    
    Animal, végétal, viscéral, profondeurs abyssales,
    
    De brise estivale le vent se fait ouragan hivernal.
    
    De la clarté naît l’ombre épaisse
    
    Propice à vos courbures multiples.
    
    Lueurs inutiles, seul le geste porté prête forme
    
    À vos saveurs.
    
    Vous jaillissez de l’effleurement,
    
    Vous vous soumettez à l’impérieuse envie,
    
    Champ désordonné, jamais déshonoré.
    
    Répondre à la supplique de ses désirs,
    
    Au besoin obligatoire de prendre et d’appartenir.
    
    Animal, végétal, qu’importe ! La nature a si bien fait les choses
    
    Qu’il n’est rien de plus beau qu’une forêt de corps
    
    Se faisant l’amour avec frénésie
    
    Dans la lumière vespérale.
    
    Il est un moment où le temps tutoie l’éternité. Il n’en finit plus de s’étendre, de se répandre en une mer liquide, fluide, insaisissable. Et tu deviens à ton tour insaisissable.
    
    Étrangeté de l’éloignement face à l’étrangeté des moments fantasmés qui deviennent le moteur obligatoire, rire insensé du songe obligé.
    
    Tout vrille au sourire, aux éclats, ...
    ... par la magie de l’écriture, de mes plus folles habitudes de vivre autant en rêve que je vis en vrai.
    
    La réalité a le beau rôle parfois, elle sait reprendre ses droits. Je dirais même qu’elle fait preuve de la plus belle dictature qui soit, elle terrorise mes rêves à coup de réel bien saignant, bien tranchant et elle taille dans le vif, elle écorche, elle décharne avec savoir. Elle sait mieux que personne effacer les illusions « illusoires » !
    
    Mais je serai acharnée moi aussi, l’obligatoire de mon existence, de ma subsistance, est à ce prix. Le coût du rêve n’est jamais en solde.
    
    Il coûte cher, très cher, mais qu’importe ! Mes folies n’ont pas de prix, et finalement rien n’est à vendre là-dedans, tout est à prendre, à bras-le-corps, à âme oubliée, pour des sourires charnels qui me rendent éternelle !
    
    Cette insaisissable caresse qui ne parle plus, qui fait silence… Mais pourquoi les choses sont-elles aussi compliquées ? Ces circonvolutions infinies, ces méandres obligés ont fini par rendre le parcours tactile des plus magiques.
    
    De l’alchimie de l’improbable rencontre d’icebergs à la dérive sur des planètes bien trop éloignées est née une construction, faite de briques de rêve, de sourires, de poésie et de couleurs, une bâtisse bien différente.
    
    Pas un exercice de style d’un vague architecte à la mode, non : elle est bâtie de pavés tendres au goût de guimauve, de barbe à papa pour les relents d’enfance, d’un peu de barbelés pour les cicatrices et les griffures du ...
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