1. Solenn, Philippe, les cerfs-volants et la tarte aux pommes


    Datte: 30/11/2018, Catégories: fh, fhhh, couple, couplus, inconnu, vacances, plage, douche, revede, Oral pénétratio, double, Partouze / Groupe fsodo, exercice, portrait, occasion, extraconj, Auteur: Cheminamants, Source: Revebebe

    J’ai envie de crier !
    
    — Ahhhh !
    
    C’est pas suffisant ! J’ai tant de rage, il faut que je l’expulse ! Je tape du pied violemment, mais il m’en faut encore plus pour extérioriser la claque que Daniel vient de me mettre en pleine figure. Pas une vraie claque qui marque sa trace rouge sur ma joue, non… bien pire ! La petite phase qui me tombe dessus et qui blesse au plus haut point et qui fait tout s’écrouler.
    
    Puis la colère contre moi-même, car je m’étais bien rendu compte que ce n’était plus pareil, qu’il était distant… et bla bla bla… et bla bla bla ! mais j’ai préféré gober ses prétextes plutôt que d’ouvrir les yeux !
    
    Et ça fait combien de temps que je fulmine comme ça ? Cinq minutes, depuis que j’ai entendu :
    
    — Mais si, je t’aime toujours Solenn, mais tu sais… avec tes dix kilos de plus… j’ai plus très envie… tu n’es plus trop bandante… là, toute cette graisse… Tu me comprends, hein ?
    
    Eh bien non, je ne comprends pas ! Pulpeuse, c’est mieux que filiforme ! Non ? J’ai été stupide aussi de rester un instant figée pendant qu’en me parlant, il me tâtait comme une marchandise. Mais bien vite, je lui ai attrapé la main pour l’empêcher de continuer. Puis j’ai enfilé la première paire de chaussures qui me soit tombée sous la main. Quand j’y pense, même sur ça, il m’aurait reprise :« Ah ah ah !… sous la main… tu sais où elles se mettent quand même ? » Bon, je laisse tomber, autre chose à faire, je suis suffisamment en rage comme ça. Mon blouson sur le dos, je suis ...
    ... sortie en claquant la porte.
    
    Tout ça sans réfléchir, impulsive et révoltée. C’est au bout de la rue que j’ai eu envie de crier et je l’ai fait !
    
    — Ahhhhh !
    
    Mes pensées s’entrechoquent.
    
    De maigre, je suis passée à« belle plante » et« jolie brunette » d’après mes collègues de travail. La planche à pain que je voyais en me regardant dans le miroir de la chambre s’est transformée avec de nouvelles rondeurs qui me permettent de porter des décolletés profonds. Tout ça parce que j’en ai eu marre, à cinquante ans, de faire attention à la moindre bouchée de pain de peur qu’elle ne m’enrobe la taille. Tout ça parce que monsieur n’aime pas la graisse, sur les cuisses, le ventre, les hanches, les fesses, les joues, les bras ! Tiens, il manque les orteils ! Jamais il ne m’a parlé de mes orteils. Bizarre hein !
    
    Soit c’est la seule chose qui reste« potable » en moi, d’après-lui, soit c’est parce qu’il n’a pas pensé à les rajouter à sa liste.
    
    Mais ça va pas, moi !
    
    Je réalise que je suis assise sur la pelouse au bout de la rue, près de la mare à la sortie du village, je suis déchaussée et je gigote mes doigts de pieds dans tous les sens. J’éclate de rire. Ça y est, je me sens mieux ! Je m’apaise et je réfléchis.
    
    J’ai besoin de prendre mes distances, pas de tout foutre en l’air au bout de dix ans de vie commune, même si je rage contre un dictat de la maigreur. Il faut que je m’éloigne de la maison et de lui, que je prenne le temps de choisir comment mener la suite de ma ...
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