1. Venezia


    Datte: 27/11/2018, Catégories: fh, hplusag, complexe, voyage, intermast, facial, Oral amourdura, amourpass, Auteur: Denis Raud, Source: Revebebe

    ... petit-déjeuner, j’apprends qu’elle a vingt-cinq ans, qu’elle est boursière et que son directeur de thèse s’est démené pour que ce soit elle qui représente la France dans ce concert de chercheurs.
    
    Ensuite nous partons pour notre journée de formation rapide pour qu’elle puisse se débrouiller dans Venise. Je me procure un plan des lignes de Vaporetto et je lui en explique les pièges et les subtilités. Je lui fais acheter un billet valable sur une longue durée et nous commençons par un tour extérieur de la Sérénissime ainsi qu’une descente du Grand Canal.
    
    J’essaye de ne pas trop la saouler de mes commentaires, tant je suis passionné par cette ville. Ses questions dénotent d’une intelligence vive et concrète, loin de l’image que je me fais d’une historienne de l’art. Rapidement, je la tutoie. Je n’obtiens la réciproque que vers midi.
    
    Je l’initie au déjeuner type du Vénitien : une Bruscheta dans un bar avec un petit verre de vin. Délicieux, économique et de quoi rester léger. Malgré ce visage auquel je ne m’habitue pas, sa compagnie est agréable : elle est cultivée, curieuse et intéressante.
    
    L’après-midi, je lui montre comment aller au plus court de notre logement à la Scuola San Roco, puis, la sentant fatiguée, nous rentrons chez la Signora Foscarini. Je lui propose d’aller dîner à proximité mais elle décline, trop fatiguée. D’ailleurs, elle ne se présente même pas à l’encas préparé par notre hôtesse. Elle doit déjà dormir.
    
    Le lendemain matin, elle arrive juste ...
    ... après moi au petit-déjeuner, sanglée dans un tailleur qui met en valeur son agréable silhouette. Elle est concentrée. On sent que ce jour est important pour elle. Alors qu’elle s’apprête à partir, je m’aperçois que son sac est horriblement lourd. Je lui propose de l’accompagner pour porter ce sac, ce qu’elle accepte volontiers. En chemin, je lui demande :
    
    — Qu’y a-t-il dans ton sac pour qu’il soit si lourd ?
    — C’est mon matériel photographique. La Scuola a accepté que je réalise, en plus de mon étude, des prises de vue qui serviront de support aux études des autres chercheurs.
    — Avec quel matériel ?
    — Je n’ai pas trop le droit d’en parler.
    — Pas de ça avec moi, tu n’as pas le droit de me torturer.
    — Mon directeur de thèse s’est débrouillé pour me faire prêter un prototype assez sophistiqué mais pas encore commercialisé.
    — Est-ce que tu réalises que tu parles à un photographe professionnel ? Tu me mets l’eau à la bouche.
    — Je ne suis pas très calée en photo, je crois que c’est le prototype du futur Hasselblad MX450.
    — Tu plaisantes ? N’importe quel photographe professionnel tuerait père et mère pour utiliser cet appareil, et encore plus pour son prototype.
    — Moi, ça m’angoisse plutôt. Le mode d’emploi est plus lourd que l’appareil.
    — Je suis à ton service pour t’aider à le déchiffrer.
    — Je ne crois pas que j’y sois autorisée.
    — Retiens quand même ma proposition.
    
    Arrivés à destination, je la laisse pénétrer seule dans le bâtiment tout en lui proposant de la ...
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