1. Retournements (2e partie)


    Datte: 27/11/2018, Catégories: fh, fsoumise, hsoumis, fdomine, hdomine, cérébral, fouetfesse, init, initfh, fsoumisah, hsoumisaf, Auteur: La Plume d'Ariane, Source: Revebebe

    ... identité profonde si longtemps mise entre parenthèses.
    
    L’évocation de ce mot me ramenait à mon enfance, à mon institutrice, pour laquelle j’avais tant de considération et d’admiration. Cette femme fut au sens noble du terme ma « Maîtresse », mélange subtil de tendresse maternelle et d’autorité à la fois, dispensatrice de savoir et de règles.
    
    Aussi loin que je regarde dans mon passé, aussi loin que je me remémore, les hommes qui ont traversé ma vie de femme, jamais aucun d’entre eux ne m’a considérée comme Maîtresse. Tout au plus étais-je une amante s’inscrivant dans une durée aléatoire. Moi-même je ne me voyais pas ainsi. Pourquoi ce simple mot me troublait-il alors autant à chaque fois qu’il sortait de sa bouche ?
    
    Ce mot renvoyait chez moi au pouvoir. Je déteste les gens exerçant leur pouvoir sur les autres. Avais-je eu un jour du pouvoir sur les hommes ? A priori, non ! Je cherchais dans les recoins de ma mémoire, dans les bribes de ma vie intime, dans mes passions ordinaires, mais rien ne me laissait entrevoir que j’étais ou avais été une Maîtresse.
    
    Des jours durant j’analysais mon comportement au regard de situations diverses et variées, d’expériences sexuelles inégales, jusqu’au moment où des événements et des lieux s’imposèrent à moi.
    
    L’école, où je deviens « déléguée » de classe, c’est le pouvoir. Le collège, où je siège au conseil d’administration, c’est encore le pouvoir. J’avance, je décide, je choisis, c’est toujours et encore le pouvoir. J’aimais ...
    ... ce pouvoir et ce qu’il provoquait en moi : l’excitation, la fierté. J’ose, je franchis les obstacles, je brave les conventions, je mets à mal les stéréotypes, tout cela me convient et me confère du pouvoir.
    
    Adolescente, je découvre les délices des premiers plaisirs solitaires. Maîtresse de mon corps, je ressens alors le pouvoir, celui de modeler mon désir, de le juguler ou de lui lâcher la bride. Premier amour. Celui qui te marque au fer rouge une vie durant puisque tu lui as donné la clé symbolique de ce qui va faire de toi une femme. En me déflorant, il me donna la connaissance de la sexualité à deux, un nouveau pouvoir.
    
    Les caresses partagées, celles que l’on prodigue à l’autre pendant son sommeil ou au petit matin pour réveiller ses sens endormis et le faire bander de ses doigts, c’est encore du pouvoir que tu exerces sur lui. Dans cet éveil des sens, il est à toi, il est à ta merci, tu le tiens, tu ne le lâches plus, il devient ton objet, ta chose. Oui, j’ai bien été une maîtresse qui s’ignorait.
    
    Creusant mon intimité dans sa face la plus obscure, je découvre au contact de cet homme une vérité simple, qui m’éclate au visage : j’aime séduire, j’aime être libertine, salope, et jouer avec celui qui est en face de moi et me regarde. Ce jeu cérébral me conduit à l’acte, mais peu d’hommes sur mon chemin se sont montrés à la hauteur de mes attentes. Il m’était difficile de leur en parler, tant cela les effrayait, ébranlait leurs certitudes masculines. L’éducation reçue ...
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