1. Tropique porno (2)


    Datte: 26/11/2018, Catégories: Gay Auteur: Naysayer44, Source: Xstory

    ... tout est difficile. Mon ami ne daigne pas répondre. Je traîne ma carcasse tendue et impatiente au milieu de ce qui ressemble à une fête foraine. Je joue sans joie, sans appétit pour le gain, et pourtant je rafle une peluche de taille conséquente. Lorsque j’essaye de dire au type que je n’en veux pas, il ne veut rien entendre. Lassé par cette discussion, je rentre penaud au camping. Je ne sais pas pourquoi, je me sens totalement abattu. L’attente est trop longue. Il fait lourd, l’humidité m’écrase. Je me sens comme une noisette dans un casse-noix. Il est à peine 22h. Je baisse les bras.
    
    J’arrive au camping, la peluche de lapin sous le bras. Décidément, tout le monde semble être dans un état léthargique ce soir, tous les emplacements sont plongés dans le noir. Aucune vie, aucun mouvement. Sauf la Mama qui est assise devant son bungalow et bouquine. Je passe au ralenti, manque de tomber en trébuchant sur une dalle. La chaleur étouffante me fait vaciller, mais je me rattrape à une branche invisible. Mama lève la tête, me sourit. Je ne sais pas pourquoi, je passe le petit portillon, la chaleur ...
    ... a dû griller mes circuits. Je m’approche, tombe à genoux devant elle et lui offre la peluche, en disant seulement « Moi pour Mama », le répétant tel un mantra, avec un air de chien battu. Elle semble comprendre, me caresse la joue en attrapant le lapin, puis attrape une bouteille d’eau anormalement fraîche au pied de sa chaise. Je bois comme un diable, l’eau s’échappe de ma bouche et ruisselle sur mon menton et mon t-shirt.
    
    Renaissance.
    
    Je recouvre mes esprits. Qu’est-ce que je fous là, aux pieds de la Mama, qui me sourit avec tant de bienveillance ? Elle doit voir ma confusion, ma panique, et me caresse la joue de plus belle. Son regard est si beau, si tendre, que je me jette sur elle pour lui donner un baiser. Mes lèvres sur les siennes. Quelques secondes, le temps s’arrête. Elle ne bouge pas, et quand je me retire, elle sourit. J’articule maladroitement un « merci » dans sa langue, et quitte cet endroit nappé d’une aura étrange.
    
    J’arrive à la maison. Les lumières sont éteintes dans le bungalow. Je rentre doucement, m’allonge sur mon lit avec un soulagement inexprimable... et stop. 
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