Mords-moi (2) - Histoires de Sexe

Mords-moi (2)

J’étais face à Lucie qui me tenait fermement les deux mains et venait de me demander « Tu veux venir chez moi ? ». J’eus du mal à contenir le large sourire qui montait en moi et me contentait d’une petite moue satisfaite en lui répondant avec autant d’assurance que je le pouvais : « Ouais, je veux bien ». Elle eut un grand sourire, libéra une de mes mains et commença à m’entraîner dans la direction de son appartement.

Nous venions de passer la place où j’étais censée récupérer un vélo pour rentrer chez moi. J’apprendrai bien plus tard qu’elle avait en réalité fait un large détour pour passer par cette place et m’accompagner plus longtemps. Je pensais que nous étions à une centaine de mètres de chez elle, mais il restait en fait un bon quart d’heure de marche. Nous continuions donc à avancer, collées l’une à l’autre, agrémentant notre chemin de pause où nous nous embrassions à gorge déployée.

Néanmoins, en continuant d’avancer, je sentais venir le moment où j’allais devoir lui préciser certaines choses.

Je n’apprécie pas tellement le sexe génital. Ça peut paraître étrange, d’ailleurs pas mal de monde autour de moi n’arrive pas à comprendre pourquoi et comment je peux ne pas avoir particulièrement envie de faire interagir mon sexe avec celui d’autres personnes. C’est sans doute lié au fait que j’ai rapidement, dans ma vie sexuellement active, découvert que je pouvais prendre un plaisir bien plus fort et intense en faisant autre chose que me masturber. La douleur par ...

... exemple, mais aussi les caresses longues, m’ont vite fait atteindre des orgasmes bien plus puissants qu’une masturbation ou une pénétration. En comparaison, cela devenait assez banal de mon point de vue et je me suis vite désintéressée de ce genre d’activités. J’apprécie une petite baise classique de temps à autre, mais je préfère mille fois être mordue que pénétrée.

Ce désintérêt s’est presque transformé en rejet à certains moments. Lorsque je suis excitée par l’idée de ressentir de la douleur, d’être attachée ou bien de me faire lécher l’oreille pendant une vingtaine de minutes (un des meilleurs orgasmes de ma vie), l’idée d’utiliser mon sexe devient presque repoussante.

Et ce soir, je n’avais aucune envie que nous fassions du sexe génital ensemble. Sentir ses incisives sur ma peau m’avait terriblement excitée, je voulais qu’elle me fasse mal, qu’elle me fasse crier de douleur et m’abandonner entre ses dents. Pas qu’elle me lèche, me suce ou me pénètre.

J’étais dans ce moment d’incertitude de devoir annoncer à la personne qui me ramène chez elle que je ne comptais pas sur une relation sexuelle classique avec elle. Je finis par la retenir par la main et la forcer à se tourner vers moi :

«- Attends Lucie ! Heu... J’ai quelque chose à te dire...

Elle me regardait avec son petit sourire, un air interrogatif sur son visage.

— En fait je... Le sexe et moi c’est parfois compliqué, et en ce moment... Disons que j’ai souvent du mal avec tout ce qui est génital donc ...