1. Beauté disgracieuse


    Datte: 17/11/2018, Catégories: f, fh, ffh, inconnu, Collègues / Travail prost, boitenuit, telnet, revede, miroir, strip, photofilm, BDSM / Fétichisme Transexuels nopéné, nonéro, exercice, confession, Humour sf, tarifé, internet, Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe

    ... m’ennuie ferme. Et je suis bien obligée.
    
    Apéritif de Noël avec les collègues… Traduire par : faire acte de présence, sourire, être aimable. Les fêtes de fin d’année, tout ça… on se doit d’être heureux. À part que moi, Noël, ça m’a toujours fichu le cafard.
    
    En plus, il y a ce mec qui me colle. Laurent, qu’il s’appelle. Laurent, c’est le genre beau gosse, mais il le sait. Alors, il en devient juste laid, tellement il transpire la suffisance.
    
    C’est vrai, il pourrait être pas mal. Dans la catégorie cliché trentenaire, dynamique et célibataire, il a de beaux yeux noirs, de belles dents blanches, de beaux cheveux brillants, de beaux vêtements… Que de beauté ! On dirait une affiche publicitaire à lui tout seul, tellement il est propre, net… artificiel. Je le verrais bien vantant une eau de toilette pour faire tomber les filles.
    
    Mais ses mots mielleux, ses sourires dégoulinants, ses regards qui vous déshabillent, et ses sous-entendus de moins en moins sous-entendus, moi, ça me fait frissonner. Mais pas de désir ! Il est du type insistant, quand il a décidé qu’une fille lui plaisait… Et je lui plais.
    
    Mon dieu, ce que je lui plais ! J’ai pourtant tenté subtilement de lui faire comprendre que je n’étais pas intéressée, mais il doit s’imaginer que je n’ai pas encore saisi à quel point j’étais chanceuse. Il veut me sauter ! Et moi, je ne veux pas ? Incompréhensible. Ce genre de mâle, ça n’admettra jamais ne pas être au goût de toutes les jeunes femelles qui pénètrent son ...
    ... territoire.
    
    Alors, Laurent parle. Beaucoup. Fort. Il s’écoute causer, en fait. Tant mieux, parce que moi, je ne suis plus attentive à son discours vantard.
    
    Moi, celui que je voudrais bien goûter, il est là-bas, tout seul, avec son air légèrement empoté. Lui, c’est Stéphane. Il est arrivé dans la boîte il n’y a pas longtemps ; il est réservé, et ne connaît personne dans la région. J’ai déjà tenté de l’apprivoiser, mais son malaise est difficile à gérer. Il va falloir que je trouve un moyen…
    
    Il a des vêtements un peu ringards dans lesquels il n’est pas à son avantage. En plus, il est loin d’être sportif, ça se voit, et, il faut bien le dire, ses cheveux désordonnés et son air un peu dépressif n’arrangent pas le tableau. Puis il y a cette cicatrice qui lui marque la joue, jusqu’au menton. J’ai remarqué que les gens détournent les yeux, s’ils la croisent, en parlant à son propriétaire. Il m’a expliqué, dans un grand moment de confidences devant un café, que c’était un accident de voiture, où sa femme est morte… Moi, je le trouve sexy, comme ça, il a une histoire, quelque chose qui le rend spécial.
    
    Il est là mais personne ne le voit, normal, il n’a aucun charisme. Rien, quoi. M’est avis qu’il aimerait être la réincarnation de l’homme invisible… Je suis sûre que dans la rue, on ne le remarque pas ; pourtant, moi, j’ai envie de m’attarder sur lui. Parce qu’il a ce « truc ». Un quelque chose qui me fait craquer complet. Faut arriver à le faire sourire, à lui faire oublier ...
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