Appât pas à pas - Histoires de Sexe

Appât pas à pas

... recadrer Klein dans le sens qui nous permettra de le coincer, mais sans sortir du rôle.

Elle se tut, semblant retrouver progressivement ses esprits.

— Dites, à propos de ce strip-tease, il y a un détail dont j’aimerais bien être absolument sûre…

Marc retint sa respiration. Si elle se doutait de ce qu’il avait mis en place, il était cuit, elle ne lui pardonnerait jamais.

— Cela arrive souvent qu’un contact en webcam demande aux filles de se déshabiller ? Vous gérez cela comment ? Les suspects, cela doit les refroidir si elles refusent net…

Pris à contre-pied, Marc hésita deux secondes de trop

— Oui, c’est sûr, ça calme les esprits…

Mathilde le regardait d’un air de plus en plus soupçonneux.

— Ne me dites pas que vous avez déjà fait faire un strip-tease aux adjointes ?
— Non, je ne leur demande rien. Elles sont prévenues que cela peut arriver. Elles sont libres d’accepter ou pas. Mais c’est vrai, j’ai déjà dû me retourner face au mur…
— Il ne manquerait plus que vous en profitiez pour vous rincer l’œil ! C’est cela que vous vouliez dire à propos de Caroline et du premier contact avec Klein ? Elle ne veut pas faire ce genre de choses, alors que Fanny, elle, est volontaire ?
— Oui, cela ne la gêne pas du tout. Nora l’a fait aussi une ou deux fois, et depuis, Caroline m’a dit qu’elle s’en sentait capable, bien que l’occasion ne se soit pas encore présentée. C’est purement professionnel, comme un docteur avec ses patientes. Bon, sauf que c’est l’inverse, ...

... bien sûr, reprit-il à la hâte, disons plutôt comme une actrice qui doit tourner une scène de nu.

Mathilde avait l’œil noir.

— Mais vous, vous jouez au docteur, j’ai l’impression. Cela s’arrête au côté visuel, j’espère ?

Marc savait qu’il avait l’air de plus en plus coupable, et il ne parvint pas à trouver une réponse immédiate. Mathilde parut tout d’un coup être frappée par une évidence.

— Ce matin, la douche… Du côté du couloir d’où vous veniez, il n’y a que deux logements. Celui de Fanny, et celui de l’adjudant-chef Lazare…

Dos au mur, Marc retrouva du nerf.

— Vous manquez d’ouverture d’esprit. Qui vous dit que je n’ai pas pris ma douche avec Fanny ET Lazare ?

Mathilde n’apprécia vraiment pas son humour.

— Vous vous rendez compte ? Cette fille n’a même pas la moitié de votre âge… Et les deux autres ? Elles font aussi partie de votre harem ?

Touché au plexus, Marc sentit la moutarde lui monter au nez.

— Non, il n’y a que Fanny. Elle est majeure, très mûre pour son âge, et sait très bien ce qu’elle fait. À dix-neuf ans vous auriez accepté que l’on se mêle de votre vie privée, vous ?
— Et votre travail ensemble, vous en faites quoi ?
— Parce vous croyez que j’ai utilisé une autorité qui n’existe pas pour aboutir à mes fins ? D’abord, hiérarchiquement c’est de vous qu’elle dépend, pas de moi. Et croyez-moi ou non, quand elle est arrivée, je n’avais pas d’intentions autres que professionnelles. Au départ, j’ai beaucoup apprécié ses capacités et sa ...