1. La libertine


    Datte: 16/11/2018, Catégories: ff, fplusag, voyage, voiture, autostop, train, vengeance, dispute, nopéné, init, portrait, initff, occasion, Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... s’éloigner, retrouver l’autoroute rassurante d’anonymat féroce et métallique pour pouvoir regarder droit devant soi, manger des repas sans intérêt servis par des esclaves consentantes. Elle ne saisit plus le sens de cette déroute intellectuelle, regret ou violence ? Au dernier moment, elle sent le danger de son exaltation qui résonne jusque dans son intimité. Appuyée contre un mur, elle fléchit les jambes, porte la main à son ventre dont elle apaise rapidement l’humidité par une secousse sans plaisir. Changement de programme, le TGV pour Paris, puis le train de nuit, wagon-lit, Venise, arrêt à Vicenza, vite un taxi, elle ne sera plus traçable.
    
    oooOOOooo
    
    Nadine regarde ce profil. Mademoiselle a le visage lisse et fait des grimaces comiques en plissant le nez. Après tout, pourquoi ne pas se laisser aller ? C’est sordide, dans une voiture, mais elle ne court aucun danger, personne ne le saura et elle n’est pas obligée de rendre ce qu’on lui fera. Il n’y a pas de contrat dans une pulsion, et cette fille est jolie, elle n’a pas l’air d’une… d’une… d’une gouine.
    
    La voiture roule doucement sur le bas-côté, emprunte un chemin entre les pins, s’arrête dans un bosquet. Nadine se tasse, fantasmant que c’est un garçon qui est en face d’elle, oui, sans doute, ça arrive qu’on se plaise et qu’on se laisse aller, alors, une fille, après tout, c’est possible, la poésie romantique de Liane de Pougy c’est bon pour les cocottes, pas pour les filles qui marchent sac au dos. Elle ...
    ... laisse Mademoiselle s’approcher, crispée, elle sent des lèvres sur les siennes, glisser lentement sur sa joue, venir mordiller son oreille pendant que des mains s’arrondissent sur ses épaules ; oh que ça se passe et que le souvenir reste comme une carte postale, rien de plus.
    
    Elle devine maintenant, elle peut anticiper les gestes auxquels elle s’identifie, le double, c’est ça, les seins, donc tout va arriver. Une voix imperceptible souffle« Ouvre les yeux » et son regard se perd dans cette crinière rousse qui croule de chaque côté de son visage.« Touche-moi, mets tes mains sur moi », elle les plaque sans grâce sur la taille, pendant que son dos est griffé :
    
    — Ta chair est belle, occupe-toi de moi, enlève-moi ma culotte
    
    L’ivresse la gagne, la confusion des genres, pendant que la petite dentelle aboutit dans sa main, une main s’est emparée de son ventre, rapidement, on aurait pu imaginer une gradation très lente, mais ni l’une ni l’autre n’a le temps. Chacune a une envie à épancher, la traduit dans le sexe de l’autre. Elles se contentent de se toucher le pipi, comme des lycéennes attardées, fébriles. Nadine sent cette chose étrange, un doigt qui écarte ses lèvres intimes, qui glisse le long de chairs qu’elle devine humides, qui trouve avec une habileté confondante le bourgeon du clitoris, l’effleure, le fait vibrer, la fait vibrer, se positionne à l’entrée du vagin en explorant juste le vestibule, puis se fait accompagner d’un deuxième doigt qui rentre en crochet et va ...
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