La libertine
Datte: 16/11/2018,
Catégories:
ff,
fplusag,
voyage,
voiture,
autostop,
train,
vengeance,
dispute,
nopéné,
init,
portrait,
initff,
occasion,
Auteur: Ortrud, Source: Revebebe
... rien, pointer un index qui laissait présager d’autres pénétrations…
oooOOOooo
Mademoiselle peste (verbe ou substantif adjectivé ?), se venge sur sa petite auto, comme on le fait quand on est ardente et fâchée.
Tout d’un coup, son emportement lui paraît factice ; prétexte ? Quel autre sens donner à cette foucade de refuser de partir en Italie parce qu’elle aurait voulu répondre à une invitation pour une fin de semaine « grillades ». Sans doute la lassitude du couple et la vigoureuse revendication de la jeunesse.
Il faut maintenant être cohérente ; il faut aller à la cochonnaille, côte d’agneau, brochette-merguez-taboulé-partie. Même seule, en ayant sans doute un peu de mal à se justifier. Madame soigne sa maladie intello, oui, ça peut passer.
Mademoiselle sourit, la nuit a été belle, Madame a été très bonne, elle a usé de toute sa science, oh ce petit bout de langue pointue qui sait se fourrer partout, même… enfin… oui, là, mais comment fait-elle pour aller si loin ? Il faut reconnaître qu’elle est bien faite, et qu’elle sait se rendre attrayante, ah ses doigts, sa façon de frôler la peau, jusqu’à en sentir le frémissement, son habileté à préparer l’exigence, en faisant que le bassin vienne au-devant des désirs et reçoive dans sa coupe secrète les dilatations les plus diverses. L’audace, dans ce domaine, c’est presque le quotidien. Elle a tout fait accueillir à ce jeune ventre, depuis les doigts subtils jusqu’aux plus grossiers jouets de latex. Elle ne recule ...
... devant rien. En disant recule, Mademoiselle pense surtout à « cule », elle sent toute l’incongruité et le pouvoir de cette sotte aphérèse. Tout ce qui peut faire penser au corps la tarabuste, presque elle aurait chargé cette grosse fille aux cuisses de leveur de fonte avec son sac à dos, qui a agité la main sur le bord de la route, rien que pour conjurer l‘image tanagra de Madame.
Elle rit.
Non, cette « gonzesse » doit avoir une culotte en coton qui sent la transpiration et la toilette sommaire. Et en plus, elle cachait peut-être un bouc dans le fossé qui se serait montré au dernier moment, avec l’inévitable barbichette et la chemise à carreaux. Et ils auraient fait des plaisanteries idiotes en se vantant de leurs voyages imaginés ou projetés. Foutus d’aller à Katmandou, ces débiles. Pas possible d’être aussi bêtes. Ils ont voté pour qui ? Arlette, c’est sûr.
Ce débridage des idées la met en joie, elle envoie valser Chopin, roussir Vivaldi, et périr d’ennui Wagner. Ces expos ! Madame, ne tenant plus, trépignant comme une fillette pour aller béer chez De Staël ou Mondrian quand ce n’était pas, comment déjà ? Poulet, non, merde, ah oui, Poussin.
Tout ça passe très vite dans une tête folle et on voit encore dans le rétroviseur le geste un peu désespéré mais amical de la grosse fille au sac à dos qui, apparemment, continue de marcher, seule. Un bon mouvement en entraîne un autre et les deux mobiles vont à la rencontre l’un de l’autre, celui d’acier en reculant, celui de ...