Du temps perdu (1)
Datte: 15/11/2018,
Catégories:
Gay
Auteur: Arouse, Source: Xstory
Tout avait débuté au lycée. Je vivais cet âge d’or où je venais d’obtenir mon bac, fêter ma majorité, et les vacances semblaient éternelles. J’allais bientôt basculer dans le monde adulte dont on m’avait tant bassiné, mais dans l’attente, je profitais des derniers instants de ma bienheureuse adolescence. Une vague de chaleur frappait le pays, et l’été s’annonçait caniculaire. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’avais accepté l’invitation à venir profiter de la piscine d’un condisciple de mon lycée, Thomas. Sans entretenir des liens d’amitié prononcés, nous vivions à quelques villages de distance, ce qui était suffisant pour se côtoyer à cette époque. Thomas était un pur produit de la bourgeoisie rurale. Pétri de valeurs familiales traditionalistes, il était passionné de Formule 1, de politique, et d’histoire française. Pas vraiment des hobbies habituels chez le tout-venant à cet âge.
Il affichait un côté très BCBG, voire prétentieux, mais heureusement pour lui, nous étions scolarisés dans une école privée où il côtoyait d’autres enfants de nantis du même acabit. J’étais pour ma part un gosse de prolos qui avait eu de la chance d’être accepté dans un tel établissement. Je n’avais pas beaucoup d’affinités avec Thomas, j’appréciais néanmoins sa compagnie, ainsi que la sensation de côtoyer un monde complètement étranger du mien. Et c’est donc en cette chaude après-midi que nous flemmardions au bord de la superbe piscine de sa maison. Ses parents étant absents, ...
... nous étions seuls, discutant de tout et de rien. Enfin, Thomas parlait surtout, m’expliquant avec emphase ses rêves de politique, se voyant déjà énarque reconnu. Je l’écoutais distraitement, l’observant plutôt. Thomas n’était pas spécialement musclé, plutôt fin sans être maigrichon. J’étais impressionné de son aisance à s’afficher en maillot de bain, à un âge où nous étions grevés de complexes.
Il possédait des cheveux bruns fins, mais des sourcils noirs et épais. Ses yeux étaient d’un vert sombre, et ses longs cils fins contrastaient avec sa mâchoire prononcée et anguleuse. Son nez était épais, surmontant ses lèvres larges.
Le tout formait un mélange détonant entre un rendu très viril, mais rehaussé d’une certaine féminité, notamment du fait de ses sourcils. Loin de mes considérations sur sa personne, Thomas tourna soudain sa tête vers moi, me disant d’une voix fébrile :
— J’ai trouvé un truc dans les affaires de mon père. Tu veux que je te montre ?
Intrigué, je le suivis dans sa maison, montant les étages jusqu’à arriver dans une chambre d’ami.
— On ne l’utilise que rarement, mais regarde.
Il ouvrit le tiroir d’un vieux meuble et, sous de vieux magazines de voiture, il extirpa une poignée de revues de charme. Ses yeux pétillaient et il semblait enfiévré de tenir entre ses mains un tel objet d’interdit. Thomas ne devait pas avoir beaucoup l’occasion de s’encanailler. Il ouvrit le magazine où s’affichaient des scènes torrides et explicites.
— Regarde un ...