1. L'Offrande


    Datte: 13/01/2018, Catégories: fhh, bizarre, forêt, double, attache, fantastiqu, Auteur: Christian, Source: Revebebe

    ... Le jeu de cette malédiction prenait une tournure qui ne me convenait guère.
    
    Nous venions tout juste de nous attabler au fond de la salle de restaurant lorsqu’elle me prit la main et me fit sa demande. Retourner avec elle dans la forêt avant que la nuit tombe. L’attacher, offerte, écartelée entre deux arbres et la laisser là en offrande à ses démons. Laisser l’obscurité l’envelopper.
    
    — Anna. Vous n’y pensez pas. Et si la peur vous submerge que va-t-il se passer ? Vous savez bien que la bienveillance prônée par votre vieux curé… Je refuse !
    
    Le voilier s’avançait lentement au fond de la petite baie. Il fait un peu frais. Le cercle du soleil n’a pas encore touché la cime des arbres sur les crêtes. Anna m’a demandé d’aller jeter l’ancre à la proue du bateau. Je m’exécute sans enthousiasme. Elle, à la barre, est sereine. Déterminée. J’ai encore sur les lèvres le goût de sa peau et la souplesse de la pointe de ses seins. Nous avons fait halte au milieu du lac et affalé les voiles. Le bateau tanguait sous la brise tandis qu’elle s’offrait à moi. J’avais couvert ses cuisses de baisers avant de glisser mes doigts en elle. Elle laissa le plaisir monter en elle et finit par jaillir sur ma main. Les draps étaient trempés de son plaisir lorsqu’enfin je la pénétrai. Nos ébats durèrent longtemps car leur fin signifierait son départ pour cette offrande folle. Que moi je trouvais folle. Qu’elle appelait, elle, de ...
    ... son corps.
    
    — Viens. On va traverser. Il est temps.
    
    Elle me surprit en glissant ces mots à mon oreille, les bras entourant ma taille.
    
    Elle avait échafaudé chacun des instants de son offrande. Une offrande. C’est ainsi qu’elle nommait ce qu’elle se préparait à faire. Comme elle le souhaitait, nous nous sommes déshabillés et glissés dans la fraîcheur du lac. Elle tenait son petit sac étanche devant elle et glissait avec grâce à la surface de l’eau. Nos pieds foulèrent bientôt le sable. Anna me prit aussitôt la main et m’entraîna vers le sentier qu’elle venait de m’indiquer d’un doigt levé.« C’est par là. Ils sont là-bas ». Elle n’attendit pas ma réponse et me tira à sa suite. Nos corps nus se frayèrent un chemin entre les branches. Les derniers rayons du soleil nous éclairèrent un instant encore puis disparurent. Anna s’immobilisa au centre de la clairière qu’elle m’avait décrite. Elle se pencha et ouvrit son sac. Je pris les liens qu’elle me tendit, souriante.
    
    Quelques instants plus tard, je me retournai une dernière fois. Avant de m’éloigner. Les bras en croix tendus vers les deux arbres qui l’encadraient, ses pieds nus mêlés aux feuilles mortes, elle m’adressa son plus joli sourire. L’aréole de ses seins pointait sous l’étoffe fine de sa robe blanche.« Reviens au petit jour et je serai à toi », m’avait-elle simplement chuchoté tandis que je serrais ses liens. La nuit était à elle.
    
    À suivre 
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