1. L'Offrande


    Datte: 13/01/2018, Catégories: fhh, bizarre, forêt, double, attache, fantastiqu, Auteur: Christian, Source: Revebebe

    ... embraser l’horizon en buvant un dernier verre de vin. Les mots du vieil abbé lui revenaient clairement.« L’invisible se nourrit de nos peurs ». Puis elle descendit dans la cabine, roula la robe blanche qu’elle venait d’acheter et la glissa dans un sac étanche.« Plus tu craindras ce qui t’arrive, plus grande sera ta souffrance ». Soudain, son ventre se serra et une boule douloureuse gonfla dans sa gorge. Les larmes et les sanglots secouèrent son corps pendant de longues minutes. Elle ne voulait pas souffrir. Ne voulait plus souffrir.« Sois bienveillante. Alors, la violence disparaîtra et la douceur viendra ». Anna sécha ses larmes et remonta sur le pont. La douceur du soir glissa sur sa peau nue.
    
    Lentement, son sac à la main, elle se glissa dans l’eau. Il faisait encore assez clair pour qu’elle distinguât la plage et la lisière de la forêt assombrie. Il était temps. Elle se poussa du pied contre la coque et entama sa traversée. Tenant devant elle le sac étanche.
    
    Elle prit bientôt pied sur le sable et s’avança non loin des premiers arbres. Le silence épais l’accueillit, à peine troublé par le clapotis de l’eau que sa nage avait fait naître. Elle n’attendit pas que son corps sèche pour enfiler sa robe blanche.« Une robe de cérémonie ou de sacrifice » se dit-elle. Attendre là que la nuit vienne était bien trop difficile. Ses premiers pas hésitants la guidèrent vers la sente qui marquait l’entrée de la forêt. À partir de là commençait l’obscurité. Une grande ...
    ... inspiration la guida plus en avant.
    
    Tandis qu’elle avançait, piétinant les feuilles et les aiguilles au sol, une douce chaleur s’épancha dans son ventre. Elle porta ses mains à sa poitrine. Les pointes de ses seins s’étaient soudainement durcies. Son corps cherchait à la rassurer. L’obscurité l’entoura bientôt, au milieu de la petite clairière où le hasard venait de la conduire. Les feuilles mortes au sol étaient douces. Anna s’y allongea. Le ciel se teintait d’un bleu noir en l’absence de la lune. Un léger froissement en bordure d’un bosquet vint troubler le silence. La respiration de la jeune femme s’accéléra. Elle ouvrit de grands yeux mais ne put distinguer autre chose qu’une forme avançant vers elle.
    
    La crainte qui monta soudain s’accompagna aussitôt d’une odeur pestilentielle. Anna s’efforça de se calmer et de laisser venir la confiance. Elle se remémora l’instant fugace de douceur qu’elle avait ressenti dans son jardin quand la présence l’avait effleurée sans violence. Elle respira profondément et songea au plaisir. L’odeur nauséabonde s’effaça aussitôt.
    
    Il était là à présent. Invisible dans l’obscurité mais si proche. Deux mains épaisses se posèrent sur son ventre et glissèrent aussitôt vers ses cuisses. Elles saisirent délicatement le tissu diaphane et le remontèrent lentement. Anna se sentait prête. Elle souleva ses fesses pour laisser passer le tissu comme elle l’eût fait pour un amant. Le buste de la présence s’avança.
    
    — Votre langue d’abord. Votre langue, ...
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