Corps fous - Histoires de Sexe

Corps fous

... les bras face au temps qui passe ; sans mettre toutefois une tonne de maquillage, je déteste ça, on dirait d’ailleurs qu’on a une couche de plâtre sur le visage ! Berck !

Bon, ok, ma robe me met bien en valeur, mais il ne faut pas pousser, il y a plein d’autres femmes dans ce magasin. D’accord, je ne suis pas le modèle particulièrement petit, je suis plutôt élancée, dira-t-on charitablement, mais je ne suis certainement pas une blonde scandinave ou californienne à gros seins. Euh… c’est vrai quand même que j’en ai dans les balconnets, mais bon, faut pas pousser quand même ! Je fais quoi ? Je re-vérifie si je ne me fais pas des illusions ?

Allons-y !

Et je retraverse le magasin dans l’autre sens. Et mon voyeur se retrouve quasiment face à moi, les mains plongées dans les tubas, tandis que j’ai les miennes dans les lunettes de plongée ! Là, ça devient gênant. Je me donne une contenance en inspectant mon panier, et je change d’allée, direction les vêtements. Ah ? Il ne me suit pas ! Tant mieux ! Ouf !

Satisfaite, je farfouille les divers bacs durant quelques minutes, on trouve des tas de choses, surtout ces petits strings de bain très miniatures ; je me demande bien que qu’on peut cacher avec ça ! Ça ressemble plutôt à de la ficelle un peu grosse ! L’évocation de ce que ça donnerait sur moi me fait sourire.

— I think you will be very cute with this !

Eh ! Que… On me cause ou quoi ? Je tourne la tête pour me retrouver nez à nez avec mon voyeur de tout à l’heure ...

... !

— Was ?

C’est la seule chose que je bredouille. Je dois tellement m’exprimer ci et là dans un allemand basique - le français est une langue assez inconnue par ici ; l’italien ou l’anglais et moi, ça fait deux ; le grec moderne, n’en parlons pas - que ça sort spontanément !

— Ich sagte : mit diesem wären Sie schön !
— Merci…

Il sourit et reprend :

— Quelle langue allez-vous utiliser maintenant ?
— Jag kan tala svenska !
— Vous ne me semblez pas être suédoise… Votre accent est trop français !

Tu parles, c’est tout ce que je sais dire dans cette langue scandinave ! Je m’adosse au bac et je fais définitivement face à mon interlocuteur imprévu :

— Par contre, le vôtre ne l’est pas, même si vous semblez bien parler français.
— Des études en Suisse y sont pour quelque chose.
— Pensionnat en Suisse, je présume ? Ça expliquerait l’anglais, l’allemand et le français…
— Bien vu.

C’est peut-être bien vu de ma part, mais ça n’explique pas pourquoi il me zieute ainsi ! Parce que dans la catégorie « allons-y gaiement », c’est le pompon ! Espèce que petit vicieux, va ! Petit ? Non, il doit frôler le mètre quatre-vingt-dix. Ce qui lui donne un peu plus de dix centimètres de plus que moi, surtout que je suis souvent perchée sur des talons ou des larges semelles, même si je suis déjà assez grande naturellement.

Et vas-y que je reluque dans mon décolleté ! De plus, il ne se gêne ! Ben voyons ! Ok, je ne déteste pas savoir que je puisse encore plaire malgré mon ...