1. Bienvenue au paradis !


    Datte: 27/10/2018, Catégories: f, ff, fbi, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme miroir, conte, délire, fantastiqu, merveilleu, Auteur: Someone Else, Source: Revebebe

    ... devant moi, c’est moi. Enfin, c’est mon corps, celui de Manu. Comment cette chambre est-elle arrivée là ? Tout comme ce corps d’ailleurs ? Je n’en ai aucune idée, mais là n’est pas la question.
    
    — Écoutez, Emmanuelle, de temps en temps, nos services ont des ratés, des gens sont rappelés trop tôt ou par erreur, et c’est votre cas.
    — Vous m’en direz tant, réponds-je, incrédule. Et qui sont vos services, au juste ?
    — Laissez-moi donc parler. Le temps de rétablir les choses et pour nous excuser du désagrément, nous réalisons alors ce qui semble leur plus cher souhait. Le vôtre, apparemment, s’est très bien passé, mais il me semble que vous avez désormais toutes les réponses aux questions que vous vous posiez.
    
    Si je me souviens parfaitement de ses propos lors de notre première entrevue, j’avoue que je ne comprends pas.
    
    — Vous le savez, cette expérience était à durée limitée. Et vous êtes arrivée au bout.
    
    Le problème, c’est que je ne sais déjà pas comment et pourquoi je suis arrivée dans ce corps, ce n’est certainement pas pour que je sache comment je vais en sortir.
    
    — Vous avez donc deux options : soit vous retournez dans votre véritable apparence mener votre vraie vie, avec votre femme et vos enfants…
    
    Ma femme et mes gosses… À ma très grande honte, j’avoue que je les avais oubliés, ceux-là. J’en ai subitement le rouge au front.
    
    — Sans n’avoir aucun souvenir de ce qui s’est passé ici, poursuit-il.
    — Ou alors ?
    — Ou alors, vous décidez de rester avec nous. ...
    ... Mais dans ce cas, pour eux et pour tous ceux qui vous connaissent, vous serez décédé.
    
    Là, c’est une claque dans la figure. Je suis KO debout.
    
    — Attendez, je suis où, ici ? Au paradis ?
    — Ni au paradis, ni en enfer, même pas au purgatoire. Vous êtes tout bonnement sur Terre, mais vous menez simplement la vie à laquelle seule une infime minorité de filles faisant votre métier ont droit et généralement, pas longtemps. Pour des milliers d’autres, la réalité du X est infiniment plus glauque et plus sordide.
    
    Je me tourne vers Jenny.
    
    — Et toi, tu as déjà eu à faire ce choix ?
    — Il y a des années, déjà. Mais moi, je savais que je ne manquerais à personne, c’était autrement plus simple.
    
    Puis, me retournant cette fois vers l’homme en blanc :
    
    — Et j’ai une chance de revenir ici à la fin de ma vraie vie ?
    — Aucune certitude, cela dépendra de ce que vous ferez de votre existence. Votre destin n’appartient qu’à vous.
    
    Un silence écrasant emplit soudain la pièce. Lorsque l’on est follement amoureux, même si l’on sait pertinemment qu’il s’agit d’une histoire impossible, on la vit à fond, même si l’on sait que le précipice est au bout et qu’insister ne fera qu’empirer les choses. Je me rends compte que j’étais dans la même situation.
    
    — Mais dites-moi, vous avez un rapport avec, heu…
    — Celui d’en haut ? Oui, c’est une possibilité, répond-t-il sans émotion.
    — Mais tout ce qu’on nous dit, le bien, le mal, et tout le bazar ? Pour les religions, je ne suis qu’une pute ...