Descente au Paradis (5)
Datte: 26/10/2018,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory
... son corps alors qu’elle ferme les yeux et se serre les dents pour ne pas crier. Trempée de sueur, la belle se repasse un coup de serviette.
Vraiment, je ne comprends pas. Est-ce que je serai simplement en manque de... en manque de sexe ? Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi Marcel, surtout ?
Au sommet de la hiérarchie de son entreprise, la vérité est qu’elle est seule : même ses collègues, elle les côtoie peu, et uniquement dans un cadre professionnel. La vérité, c’est que Suzanne est seule. Dans la vie, tout lui a réussi : elle est née avec une cuillère en or dans la bouche. Elle a laissé tomber cette cuillère et s’est construit un empire ; elle a eu un enfant avec un homme qui n’a jamais été là pour elle. Elle a réussi tout ce qu’elle a entrepris, aidé des gens à travers pas mal d’associations. Mais la vérité, c’est que sur le plan personnel, elle a toujours été toute seule : parmi les seules femmes qu’elle côtoie et conçoit comme des amies, combien lui ont demandé des nouvelles ? Combien se sont inquiétées de son état ?
Elles sont toutes venues lui conseiller des avocats pour son divorce, elles sont toutes venues la conseiller sur la conduite à adopter, mais aucune n’a été là pour elle ; dans les cadres inverses, elle a toujours été là pour les soutenir, mais de son côté, rien. La vérité est cruelle : peut-être que si elle se sent si vivante ici, c’est parce que Marcel la fait se sentir belle et désirable ; peut-être même que le vieillard l’excite. Suzanne ...
... grimace : ce n’est vraiment pas physiquement son type d’homme, d’autant qu’elle n’est pas spécialement portée sur la chose. Mais l’hypothèse est posée : c’est l’explication la plus probable à ce qui lui arrive.
Bien plus probable qu’un supposé exhibitionnisme sorti de nulle part. Ca, et son cycle qui accentue son désir, peut-être.
Suzanne s’assoit, et pose sa tête entre ses mains, avant de se mettre à pleurer, doucement. Décidemment, elle n’a vraiment plus le contrôle de rien, et ses larmes ne s’arrêtent plus. Depuis la cuisine, Marcel la regarde : il la voit nue, désirable, pour la première fois à la fois atteignable et vulnérable. Il y a quatre jours, il aurait sauté sur l’occasion, mais bizarrement, un pincement au cœur l’empêche de sauter sur la belle. Il fronce les sourcils, jure dans sa barbe et retourne dans sa cuisine, une érection en acier dans le pantalon.
Suzanne relève la tête : elle a cru entendre un bruit en direction de la cuisine, mais rien. Marcel doit toujours être au fourneau. Elle choisit de se reprendre : elle essuie ses larmes, attrape sa robe dans son petit sac et l’enfile. Même avec la robe, Suzanne continue de se sentir pathétique...
***
La soirée se poursuit, lentement, sans que rien de spécial ne se produise. Fatiguée, Suzanne décide de se coucher tôt, et s’enferme rapidement dans la petite chambre à coucher que lui prête Marcel. La belle s’endort, et se réveille. Suzanne a la gorge sèche, et se sent bizarre : pas comme dans un rêve, mais ...