1. Jade, l'inaccessible...


    Datte: 24/10/2018, Catégories: fh, hplusag, asie, collection, amour, volupté, fsoumise, hsoumis, revede, BDSM / Fétichisme init, Auteur: Jeff, Source: Revebebe

    ... faveurs en velours rouge qui les tenaient serrées.
    
    Elle me tendit le paquet de vieilles enveloppes au papier extrafin, des enveloppes « par avion », estampillées à Paris.
    
    L’écriture, fine et serrée, correspondait à celle que je connaissais, celle de mon oncle, je n’avais aucun doute quant à son écriture. Pensez donc, j’avais tant et tant de fois guetté ses lettres quand j’étais adolescent, pour être le premier à récupérer les timbres, qu’aujourd’hui encore je pouvais distinguer son écriture entre mille autres.
    
    Alors, je n’ai même pas pris la peine d’ouvrir les enveloppes pour lire sa prose. Il m’a seulement suffi de lire le nom de l’expéditeur.
    
    Oui, c’était bien lui.
    
    Malgré le temps, vingt-quatre ans, l’encre avait peu pâli et l’on distinguait encore très bien le nom et le prénom tracés d’une main ferme en lettres capitales.
    
    Les doigts tremblants, les yeux piquants de larmes, je ne pouvais plus ni bouger ni respirer. J’étais tétanisé.
    
    Mon trouble inquiéta la mère de Jade. Elle ne comprenait pas ce qui me chagrinait dans ces lettres. Au contraire, elle était calme, sereine et avenante. Pour me réconforter, elle me proposa un verre d’un alcool fort.
    
    Après avoir avalé presque la moitié de la bouteille - il me fallait bien ça pour digérer cette nouvelle - je quittai rapidement la petite maison, sans mot dire.
    
    Aurait-elle seulement pu comprendre ? Et puis, quel choc pour cette pauvre femme !
    
    Alors je me suis contenté de la remercier pour son accueil ...
    ... et, comme un voleur, je me suis éclipsé dans la nuit tombante, à la recherche d’un rickshaw pour me ramener à l’hôtel.
    
    Une fois à l’abri de ma chambre, le téléphone décroché, la porte fermée à clef, je me suis laissé tombé en travers du lit et, la tête lourde de l’alcool de riz, j’ai pleuré, pleuré toute la nuit, à gros sanglots, serrant très fort l’oreiller dans mes bras. J’ai pleuré de dépit, de rage, j’ai pleuré de colère. J’en voulais à la terre entière et à ma famille en particulier. J’en voulais au destin. J’en voulais à la vie !
    
    Quelle saloperie, la vie, quand elle vous manigance un coup pareil ! Elle n’avait pas le droit, la vie, de me faire ça ! Non, ce n’était pas juste, elle n’était pas juste avec moi, la vie.
    
    Le matin venu, la tête lourde, agité encore par toutes les pensées de la nuit et toujours sous le coup de l’émotion de ma stupéfiante découverte, j’annulai tous mes rendez-vous et trouvai une place pour rentrer le plus vite possible à Paris. Il fallait que je voie Jade ou mon père ou mon oncle. Il fallait que je voie quelqu’un, que je parle, que je m’épanche, ou alors j’allais devenir fou.
    
    À Paris, je n’ai pas vu Jade.
    
    J’ai vu mon père, mais je n’ai pas pu lui expliquer quoi que ce soit. D’abord parce qu’il m’a annoncé que son aventure avec Jade était terminée. Elle n’avait pas pu supporter de partager le père et le fils, ni voulu faire de choix et avait demandé sa mutation dans un autre service de l’UNESCO.
    
    Voilà, elle était partie ! Il n’en ...