1. Monsieur Ferdinand est économe


    Datte: 24/10/2018, Catégories: fh, hplusag, magasin, strip, BDSM / Fétichisme Humour Auteur: Charlie67, Source: Revebebe

    Monsieur Ferdinand est économe. N’allez surtout pas lui dire qu’il est radin, il vous contredirait immédiatement. Il n’aime pas que l’on jette l’argent par la fenêtre, c’est tout.
    
    Monsieur Ferdinand tient la caisse du magasin de corsetterie. Normal, madame Hortense, sa mère, a toute confiance en lui. Pendant toutes ces années, il n’y a eu aucune erreur, pas un centime d’écart. Ce ne sont pas ces petites vendeuses écervelées à qui l’on pourrait faire confiance. Elles ne parlent que de mode et de garçons. Vraiment pas des filles sérieuses. Il peut paraître curieux de voir un homme dans une corsetterie, mais au départ il faisait les retouches, et pour cela il excelle. Il le fait toujours, car pourquoi embaucher quelqu’un alors qu’il peut faire les deux ouvrages ? C’est toujours ça d’économisé.
    
    Ce lundi matin, monsieur Ferdinand est pensif derrière sa caisse. Non pas qu’il y ait une erreur dans les comptes, car là il ne serait pas pensif, mais malade. Non, ce qui le turlupine, c’est mademoiselle Thérèse. Ils sont allés au bal musette samedi soir. Depuis, une pensée l’obsède : il faut qu’il tâte un de ses seins.
    
    C’est madame Hortense qui l’a poussé à inviter cette jeune personne. C’est la fille de madame Germaine, la modiste qui tient boutique juste à côté de la corsetterie. Ces dames, amies de longue date, ont tramé un complot pour rapprocher les jeunes gens. Il faut dire qu’ils formeraient un beau couple.
    
    Monsieur Ferdinand est bel homme, il porte bien ses ...
    ... trente ans. En cette année 1935, s’il fallait le comparer à quelqu’un, ce serait, peut être à Cary Grant : même regard ténébreux et même prestance, et surtout même menton en fesses d’ange.
    
    Pour mademoiselle Thérèse, s’il fallait aussi la comparer à quelqu’un, je dirais… je dirais… je dirais… Ginger Rogers : mêmes jambes longues et musclées, même corps de danseuse, et mêmes beaux cheveux blonds légèrement ondulées. C’est une belle jeune femme de vingt-quatre ans.
    
    Cela fait maintenant quatre mois que ces deux vénérables dames s’évertuent à créer ce couple ; cette soirée au bal musette les comble d’aise.
    
    Mademoiselle Thérèse est tout autant comblée.
    
    Mais pas monsieur Ferdinand.
    
    En début de soirée, bien sûr, il devait offrir une boisson à sa compagne. Heureusement, elle n’était pas exigeante : elle demanda une limonade. Dix sous le verre, bon, c’est cher, mais que ne ferait-on pas pour une si charmante demoiselle ? Ce qui le révolta, c’était le coût de sa boisson. Il ne pouvait évidemment pas ne rien prendre. Et puis il a un petit faible : il aime le Sancerre blanc bien frais. Et il y en avait, dans cette guinguette ; quelle chance ! Quand le serveur lui réclama le prix de sa consommation – vingt sous le verre – monsieur Ferdinand manqua de s’étrangler : il l’achetait cinquante sous le litre chez le bougnat. Il ne voulait pas faire d’esclandre en présence de sa compagne ; il régla le serveur, la mort dans l’âme et le regard noir.
    
    Mademoiselle Thérèse voulait ...
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