1. Nouilles et baisers


    Datte: 21/10/2018, Catégories: fh, frousses, campagne, amour, volupté, nonéro, Auteur: Ed Benelli, Source: Revebebe

    ... Ses mains lâchent les boutons, laissant tomber les trois derniers, pour passer dans ses cheveux, les tirant un peu en arrière.
    
    — Mais non. J’aime bien cette chemise.
    — Oui, elle te va beaucoup mieux qu’à moi.
    
    J’avance vers elle, elle hausse un sourcil et quand je passe mes bras autour de sa taille, elle lève les siens et m’enlace le cou. On se regarde dans les yeux. On se dévore. Je sens le frémissement de sa peau quand mes bras passent sous la chemise, je vois son regard vaciller, quand je me penche pour goûter son cou. On incline nos têtes lentement, je frotte mes lèvres sur son nez et sur les siennes, alors qu’elle les entrouvre. Je sens son souffle, j’ai l’impression de partager sa respiration. Puis on s’embrasse tendrement. Pendant les secondes exquises où l’on s’aime, mes mains la serrent contre moi et le baiser se termine, alors qu’on se regarde pour mieux s’enlacer. On se serre ainsi l’un contre l’autre plus longtemps encore qu’on ne s’est embrassé. Et enfin, les mots qu’elle me souffle, d’une voix émue, en serrant ses mains dans mon dos, me comblent de bonheur :
    
    — Je n’ai jamais tenu à quelqu’un comme toi.
    
    C’est banal, ou pas, mais moi ça me fait un bien fou, ça ne m’emprisonne pas, ça ne me délaisse pas. Et voilà que l’orage éclate. La pluie se met à tomber, frappant les fenêtres. De grosses gouttes qui explosent, qui coulent en longs filets. Et là elle crie :
    
    — Les ...
    ... fenêtres de la voiture !
    — Oh merde !
    
    Je m’élance, je l’entends rire et courir derrière moi, le petit bruit de ses pieds nus. Je fais presque exploser la porte du chalet, je saute du balcon pour me retrouver au milieu des trombes d’eau. Je suis trempé en un rien de temps. J’atteins la cour, ouvre les portières, ferme les vitres à une vitesse folle et reviens. Le tonnerre éclate. Déjà complètement mouillé, je marche maintenant, revenant vers elle, qui sourit et pouffe en me voyant. Je ris aussi. La tension de l’orage se libère, la tension de mon esprit s’envole. Elle est belle et elle me fait du bien. C’est ce qui importe.
    
    Avant que j’arrive aux marches, la voilà qui descend sous la pluie. Elle se jette à mon cou et m’enlace, m’embrasse avec fougue et je réponds comme je peux, la tenant dans mes bras. Nos peaux glissent, nos lèvres se disent comme elles s’aiment, nos langues en témoignent. Puis, alors que la violence de l’orage diminue, on se retrouve sur le balcon. Je m’assoie sur le balcon, l’attire vers moi. Elle vient se poser entre mes jambes, je passe mes bras autour d’elle, alors qu’elle tient mes mains dans les siennes. Quand nous aurons froid et que le repas sera froid aussi, nous rentrerons, mais.
    
    Mais là, on observe ensemble l’eau qui pleut.
    
    « I’ll be waving my hands
    
    Watching you drown
    
    Watching you scream
    
    Quiet or loud «
    
    Clumsy, tirée de l’album «Clumsy» d’Our Lady Peace. 
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