1. Nouilles et baisers


    Datte: 21/10/2018, Catégories: fh, frousses, campagne, amour, volupté, nonéro, Auteur: Ed Benelli, Source: Revebebe

    ... mon appartement, à Montréal. Elle m’avait fait toute une surprise. Elle m’a appelé de l’aéroport pour que j’aille la chercher. Ma chambre était dans un état lamentable, preuve de mon existence troublée et turbulente. Très peu à la maison, à peine pour y dormir. J’avais été heureux à l’extrême quand j’avais entendu sa voix à l’autre bout du fil.
    
    — Bonjour. Puis-je parler à Eric s’il vous plaît ?
    — Sophie ?!?
    — C’est toi ?
    — Mon dieu, tu me fais toute une surprise de m’appeler. Mais il est pas tard en France, il doit approcher les minuit, non ?
    — Peut-être, mais à Montréal, il est 18heures.
    — Heu oui en effet…
    — Je te dérangeais ?
    — Non, non. Je… enfin je vedgeais.
    — Ah ! (rires)
    — Habituellement tu es couchée à cette heure… quelque chose ne va pas ?
    — Non, tout va bien, je vais bientôt passer les douanes.
    — Les douanes …? Comment ça les douanes.
    — En fait, je t’appelais pour savoir si tu pouvais passer me chercher à l’aéroport ?
    
    Je crois qu’à ce moment-là, mon cœur battait si vite que j’ai frôlé l’évanouissement. J’ai commencé à bafouiller, puis après avoir raccroché, j’ai couru dans tout l’appart à la recherche de mes trucs. En passant, j’ai eu un regard mauvais pour la pile de vaisselle et j’ai traversé ma chambre en soupirant.
    
    Mais j’étais heureux. Tout le long du trajet vers, j’avais entendu en boucle son rire. Il éveillait en moi tout un tas d’émois. Des peurs, des réflexions, des constats. Moi qui connaissais si peu des joies de sentir contre soi ...
    ... un corps aimant et aimable, moi qui ne connaissait que sous d’éphémères l’extase du sexe, moi qui n’avait en tête que ma solitude, j’allais partager mon essence avec une française, rencontrée au détour d’un site internet.
    
    Elle m’offrait sa patience, sa beauté, sa joie de vivre, son intelligence, son charme, sa libido. J’avais l’impression parfois qu’elle se donnait toute à moi, ou alors je voulais en avoir l’impression. Reste-t-il que dans ces cas là, je me sentais l’homme de toute situation, prêt à faire face aux calvaires les plus horribles. Tout cela par amour, désir de plaire, désir de préserver. Je soupire, seul dans ma cuisine. J’entends la porte ouvrir, les pieds humides qui traversent le corridor. La porte de la chambre, plus rien. Pendant quelques secondes, je me repais du silence. Le repas est prêt. J’éteins la cuisinière je sers et je me dirige à mon tour vers la chambre.
    
    Je suis fébrile. La joie de la retrouver, malgré une douche de quelques minutes, me parcourt de frisson. En constatant mon enthousiasme tout juvénile, je souris bêtement. Je pousse la porte doucement, croise les bras et m’accote au chambranle. Je la regarde boutonner une de mes chemises. Sa peau à peine hâlée luit d’une légère moiteur. Ses cheveux dégoulinants font de petits points sombres sur le tissu. Je vois son ventre furtivement, avant qu’elle n’attache les derniers boutons. Elle porte un tanga bleu, sexy et charmant.
    
    — Tu n’auras pas chaud avec ça sur le dos ?
    
    Elle lève les yeux. ...