1. Nouilles et baisers


    Datte: 21/10/2018, Catégories: fh, frousses, campagne, amour, volupté, nonéro, Auteur: Ed Benelli, Source: Revebebe

    »I’m coming out of my cage
    
    And I’ve been doing just fine
    
    Gotta gotta gotta be down
    
    Because I want it all
    
    It started out with a kiss…»
    
    Et la chanson continue. The Killers laissent leurs échos bercer la cuisine brûlante où je fais à manger. Encore 2 semaines… 2 semaines. C’est si court. On n’apprend pas quelqu’un en deux semaines, ni en un juillet. Un mois pour quoi ? Pour s’apprendre par cœur ? Pour se considérer ensemble ? Ensemble comment… Ça veut dire quoi ensemble ? Le chalet est libre et vide encore quelques jours avant que mes parents reviennent, je me suis promis de ne pas compliquer les choses, on doit lever le camp avant qu’ils arrivent. Je n’ai pas envie de me faire poser des tas de questions sur l’existence de Sophie. C’est pas le temps de foutre encore plus de brume dans ma tête.
    
    — Qui c’est cette fille ? Tu la connais depuis longtemps ? Et sa famille, ça a l’air de quoi ?
    
    Je ne veux pas voir mes parents, je ne veux pas les confronter. Pas encore. J’ai encore tant de choses à découvrir. Comment présenter quelqu’un à sa juste valeur quand on le connaît à peine ? Et puis j’ai pas à me justifier, le bonheur que j’ai eu en l’accueillant à l’aéroport, vaut bien toutes les larmes que je verserai, tous les coups de pied que je foutrai dans ma vie quand elle partira. Parce que je sais qu’elle retourne loin de moi dans tout juste 2 semaines. Je le sais si bien que ça me gâche la vie. Ça ne peut pas gâcher sa beauté par contre, ça ne peut pas gâcher sa ...
    ... fraîcheur et ses yeux.
    
    Je ne sais plus vraiment où j’en suis. Je n’ai qu’une envie, repartir avec elle, tout plaquer, tout redécouvrir. À nouveau revoir les étoiles et le ciel. Mes étoiles sont un marron rieur et mon ciel est roux et brillant. Je l’entends prendre sa douche tout près et en regardant dehors, je me dis qu’on y aura droit, l’orage gronde au-dessus du chalet, le gris des nuages s’est mêlé au vert des arbres alors que le vent en fait craquer les branches. Devant moi, ça grésille et les odeurs embaument la petite cuisine. Il fait chaud et humide et moi je cuis. Est-ce que c’est à penser à mon avenir ? J’ai combien d’argent dans mon compte en banque ? Assez pour mettre les voiles ?
    
    J’entends la douche qui s’arrête. Je l’imagine nue, je la vois : prendre doucement la serviette qui pend à la tringle, puis s’essuyer lentement, avec application, délicatesse. Sophie aime se faire du bien, elle n’ira pas vite, pour ne pas déjà avoir chaud, elle profitera de la douceur du tissu, elle passera dans ses cheveux, fera la moue en les voyant, dans le miroir embué, qui commencent déjà à friser. Cette image est plus qu’érotique. Elle est pure. Elle représente toute la passion que je pourrais mettre à la décrire, alors que je n’arriverai jamais à mettre les mots justes. Je ne suis qu’un jeune fou qui adule une femme belle et généreuse.
    
    Et moi…
    
    Je lui offre des nouilles chinoises au poulet.
    
    En regardant la cuisinière et son bordel, je me souviens de son arrivée dans ...
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