C'est au pied du mur qu'on voit le mieux... le mur - Histoires de Sexe

C'est au pied du mur qu'on voit le mieux... le mur

... coudes sur les genoux, penchée en avant.

— Bon.
— Bon quoi ?
— Tu veux savoir quoi ?
— Avec qui ?
— Ça, je ne te le dirai pas.
— Tu as joui ?
— C’est une obsession…
— Tu as joui ?
— Oui.

Alain devient rouge. Son sang semble se concentrer sur son visage.

— Fort ?
— Oui.
— Plus fort qu’avec moi ?
— Tu te fais du mal…
— Je veux savoir.
— C’est compliqué.
— Quoi donc ?
— Tu me demande si j’ai joui plus fort qu’avec toi, mais j’en sais rien. Toi aussi tu me fais jouir fort. Ou plutôt, tu me faisais jouir fort. Alors, disons que oui, j’ai joui très fort ; mais toi aussi tu sais me faire jouir très fort quand tu veux.
— Il a une grosse queue ?
— Qu’est-ce que ça peut faire ?
— Je veux savoir.
— Bon. Oui. Il a un gros sexe.

Aline se demande si finalement Alain n’est pas un peu maso. Elle imagine les questions qui vont suivre, et à l’instinct elle se dit qu’il rebondira encore mieux s’il touche le fond.

— Plus gros que le mien ?
— Oui.
— Ah… Beaucoup plus gros ?
— Je sais pas.
— Bien sûr que tu sais. Alors, beaucoup plus gros ou pas ?
— Oui, puisque tu veux savoir. Beaucoup plus gros !
— Et c’est mieux avec une grosse queue ?
— Oui : avec un gros sexe, c’est mieux.
— Salope !
— C’est toi qui voulais savoir.
— Tu l’as sucé ?
— Non.
— Il t’a bouffé la chatte ?
— Oui. Il m’a léchée.
— C’était bien ?
— Oui. Très bien. Mais ça, tu le fais mieux que lui.
— Combien ?
— Combien quoi ?
— Il t’a baisée combien de fois ?
— On a fait l’amour ...

... deux fois.
— Tu as joui combien de fois ?
— Putain, tu fais de la comptabilité ?
— Oui. Je veux savoir !
— Eh bien, je ne sais plus. Peut-être quatre ou cinq fois…
— Je vois. Plus qu’avec moi, alors.
— Plus qu’avec toi sur les six derniers mois, oui.

Alain ne dit plus rien. Il fixe le sol. C’est la tempête dans sa tête. Il a peur. Il est en colère. Il aime cette femme en face de lui qui vient de lui faire subir la pire des humiliations. Il est tenté de se lever et de la gifler. Il est tenté de se lever et de partir en claquant la porte. Il est tenté de la secouer jusqu’à ce qu’elle lui dise avec qui elle était pour aller lui casser la gueule. Il est tenté d’aller se jeter d’un immeuble ou d’avaler tout ce qui traîne dans l’armoire à pharmacie.

Il se lève, s’approche d’elle. Elle est prête à prendre une gifle, mais il s’agenouille devant elle, passe ses mains derrière ses mollets et pose sa tête sur ses genoux. Elle tressaille, mais le contact doux de son mari la rassure.

— Je t’aime…

Elle lui caresse les cheveux.

— Moi aussi.
— Pourquoi tu m’as trompé ?
— Un moment de folie.
— Tu es amoureuse de lui ?
— Non. Je ne crois pas.
— Tu ne crois pas, ou non ?
— Je ne crois pas.
— Tu es peut-être amoureuse, alors.
— Je ne sais pas. Je t’aime.
— Que tu dis… Mais tu as aimé sa queue.
— J’ai aimé comment il m’a fait l’amour, oui.
— C’est bien ce que je dis : tu as aimé sa queue.
— Si tu veux.
— Il a joui dans ta chatte ?
— Oui.
— Sans te prévenir ?
— ...