L'étoile du berger - Histoires de Sexe

L'étoile du berger

... la vue…
— Pour te dépuceler, il faudrait que tu sortes un peu la tête de tes bouquins, l’hiver ! Ton père te rend fou avec ses histoires de chirurgie…
— Il s’inquiète… Il faut vraiment que je lui dise que je veux devenir charpentier, et pas médecin.
— Il est quelle heure ? coupa soudainement Mariette. On va en boîte ?
— 3h15 du matin… T’es drôle ! Enfin pas trop en fait… Bon, je crèche ici ce soir… conclut-il.

Clément enleva son t-shirt, déboutonna son short. Son large torse prenait de jolies teintes bleutées sous le clair de lune. Il se blottit ensuite contre la paille, nous tournant le dos. Son slip blanc légèrement transparent laissait deviner des fesses viriles et courbées.

En voyant un si beau spectacle, nous échangeâmes un sourire avec Mariette et Pénélope. La même idée nous avait traversé l’esprit : pourquoi s’embêter à chercher en vain un amant alors que Clément pouvait nous offrir un si charmant petit aperçu sur place…

— Oubliez pas vos maillots, les filles, ils sèchent sur la porte… ajouta Clément en bâillant. Bonne nuit !

Cela provoqua des rires. Le beau gosse se retourna vers le trio féminin.

— Qu’est-ce que vous avez ?
— Rien, on voit ton cul, ça nous fait rire… dis-je sans prendre de gant.
— Genre ! Ce truc que je porte, ça s’appelle un slip et ça permet de cacher le cul, justement.
— Cacher… Cacher… rétorqua Mariette. On en a vu des mieux cachés que ça !
— D’ailleurs, si l’an prochain on est toujours dans la dèche vis-à-vis des mecs, tu ...

... nous le prêteras, lui dis-je d’un regard de défiance.
— Oui, pour cinq cents francs ! Bon allez, bonne nuit !

Cette réponse ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde.

Un an plus tard, les quatre mêmes désespérés se retrouvèrent à nouveau à contempler le ciel, cette fois-ci menaçant, à travers le toit percé de la grange. Des nuages épais et sinistres annonçaient un orage imminent. Le sujet du soir abordait la réalité du Big-Bang dans l’univers immatériel. Mais progressivement, nous déviâmes sur une question encore plus sensible : le corps de Clément était-il une réalité tangible ?

— T’as encore gagné en muscles, par rapport à l’an dernier, c’est marrant… dis-je en croquant l’une des premières pommes mûres du champ d’à côté (mon unique dîner de l’époque !).
— Possible, pourtant je ne fais pas tant de sport que ça… me répondit-il, tout fier.
— Ouais, enfin… T’as perdu en maturité par contre ! plaisanta Mariette. C’est un peu comme les bébés, quand ils développent un truc, y a un autre truc qui bloque.
— Arrête, il est plus mûr que l’an dernier, ça se voit… ajoutai-je en faisant preuve de diplomatie. D’ailleurs, les filles, c’est peut-être le moment de lui en parler.
— Parler de quoi ? fit Clément, surpris.
— On peut te parler sérieusement deux secondes ?
— Oui, bien sûr…
— Voilà… L’an dernier, on a dit que si on n’avait toujours pas trouvé de mec, on te demanderait de nous aider…
— De vous aider ? De vous aider à quoi ? À trouver un couvent ?
— Arrête, c’est ...