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Confrontations
Datte: 15/10/2018, Catégories: fh, uniforme, bizarre, campagne, fsoumise, hdomine, vengeance, policier, sorcelleri, amourdram, prememois, Auteur: Musea, Source: Revebebe
... vous, inspecteur, alors que serais-je si j’avais été jeteuse de sorts ! — Mais qui me prouve que vous n’en êtes pas une ? Marthe éclata de rire : — Si j’en étais une, le village aurait cessé d’exister et je ne serais pas devant vous à devoir me disculper d’un crime que je n’ai pas commis. — Un pensionnaire de l’hospice vous a vue. — Un pensionnaire qui avait sans doute abusé d’alcool de gentiane a cru me voir… Ciel, quel effroyable cauchemar ! Comment une vieille femme de mon âge aurait-elle pu s’introduire dans un hospice soigneusement fermé à clé la nuit ? L’imagination troublée d’alcool de ce pensionnaire aurait-elle aboli votre sens des réalités ? — Madame, un hospice de campagne a toujours une porte ouverte. — Un hospice n’est pas un moulin. Croyez-vous les sœurs assez naïves pour laisser un portillon ouvert alors que certains messieurs pensionnaires ont des problèmes d’alcoolisme et de sénilité avancée qu’elles n’arrivent ni à soigner ni à endiguer ? — Pourtant, les religieuses avaient bien laissé une porte ouverte. Celle qui donne à la fois sur la chapelle et le jardin. Vous pouviez donc très bien vous introduire à l’hospice l’autre nuit. — Sauf que je n’y étais pas. — Que vous nous dites ! Mais je vous répète qu’on vous a vue. Et ce pensionnaire vous a décrite très précisément. Vous seriez allée directement à l’étage des dames et à la chambre de madame Latour. — Alors pourquoi ce pensionnaire ne m’en aurait-il pas empêchée ? C’est pour le moins ...
... étrange que ce mystérieux inconnu qui m’accuse n’ait rien fait pour me contrer. — Il avait peur de vous, nous a-t-il dit. — Peur de quoi ? Je suis plutôt frêle, un homme de mon âge a plus de forces que je n’en ai jamais eues. — Il craignait peut-être un mauvais coup et des maléfices ? — Inspecteur, voyons… que peut faire de mal selon vous une femme de mon âge avec des difficultés pour marcher, une santé fragile et une maladresse naturelle ? — Si cette femme fait de la sorcellerie, elle peut compenser ses faiblesses physiques par des ruses, des sortilèges et plus simplement, elle peut exercer une emprise psychologique importante sur les personnes qu’elle souhaite terroriser. Marthe Rougier sourit. — Pour cela, il faudrait que je sois très intelligente et particulièrement instruite en sorcellerie. Or mon éducation scolaire et familiale ne m’a pas permis d’obtenir la première qualité. Je suis fille d’ouvrier, Monsieur l’Inspecteur. Pas fille de notable. Et pour ce qui est de la sorcellerie, cela concernait bien plus les compétences de Louise Valleyrand et de Marie Latour que les miennes. Savez-vous que je n’ai jamais utilisé de grimoire ? — La sorcellerie peut se pratiquer sans cet accessoire. Ne dit-on pas que même le rituel a moins de force que l’intention ? La vieille femme sursauta en entendant ces paroles : — Mais d’où tenez-vous cela, inspecteur ? À vous entendre, on pourrait croire que vous avez baigné dans la magie et les sortilèges depuis votre plus tendre ...