Véro et Didi
Datte: 14/10/2018,
Catégories:
fh,
fplusag,
campagne,
pénétratio,
inithf,
Auteur: Pascal Laurent, Source: Revebebe
... temps.
Aïe. La formulation n’est pas très heureuse : « Prendre du bon temps », c’est peut-être un peu limite pour lui ? Comment va-t-il réagir ? Non, ça va. Il me regarde en biais, mais semble rassuré que je ne veuille pas mettre les pieds dans le plat. Il reprend :
— Ils ont parlé d’aller en bord de mer en partant, mais je ne sais pas où au juste.
— Ah ? Dommage. Par ici, à part la plage, je ne connais pas trop. Et si on ne veut pas les rencontrer, il faut aller ailleurs. Vous connaissez un peu le coin, vous ?
— Oui, ma grand-mère habite un village à côté. C’est sympa, je peux vous montrer.
— Très bien. Montez, vous allez me guider.
Et nous voilà partis. Je suis les indications de Didi qui m’emmène dans le village voisin, mais je n’y vois aucun café où je comptais m’installer avec lui. Il ne veut quand même pas m’emmener chez sa grand-mère ? Mais non, nous dépassons les dernières maisons et il me fait prendre une petite route escarpée, puis un chemin de terre : pas de doute, je ne pourrai guère prendre un pot en terrasse ! Nous nous garons sur le bas-côté, car à moins que ma voiture se mue en tracteur, je ne vois pas trop comment continuer. Il sort de la voiture et me dit :
— Il y a un très bel endroit là-bas. Vous voulez vous y asseoir ?
— Euh… oui. Pourquoi pas ?
Là, c’est moi qui ne suis pas dans mon élément. D’habitude, c’est mon mari qui m’emmène randonner dans des coins retirés comme celui-ci. Je ne suis pas très à l’aise dans la nature un peu ...
... sauvage, j’ai besoin qu’on me guide. Mais en fait, le comportement de Didi a changé : lui se sent bien ici. C’est son domaine, il y fait preuve d’assurance. Finalement, ça n’est pas plus mal, je pourrais peut-être mieux découvrir qui il est réellement. Il reprend :
— J’ai une bouteille d’eau, vous auriez un plaid, une couverture ?
— Oui, dans le coffre.
Nous partons donc sur le chemin où les tracteurs ont creusé des ornières qui ont durci au soleil. Quand nous marchons avec mon mari, je suis équipée en conséquence, j’ai de bonnes chaussures de rando. Mais là, mes escarpins de ville et la robe qui m’arrive à mi-cuisses sont complètement déplacés : j’ai peur de me tordre les pieds ou de m’affaler. Didi s’en rend compte et me dit :
— Voulez-vous que je vous aide ? Ça n’est pas loin, regardez, c’est là.
Et il me montre la colline voisine, à deux cents mètres peut-être. Effectivement, c’est tout proche, mais le chemin est vraiment mauvais. J’accepte donc son aide sans laquelle il serait périlleux de grimper. Je me dis aussi qu’en plus, cela nous rapprocherait davantage, je m’accroche à son bras et nous partons. De fait, il n’est plus le même : il est prévenant, plein de sollicitude et va au-devant de mes attentes. Et il parle ! Il me raconte qu’étant petit, il venait souvent avec sa grand-mère et sa petite sœur, qu’ils passaient de merveilleux moments à pique-niquer là-haut, mais qu’ils partaient à pied du village, bien sûr. Cet endroit semble être comme son jardin secret, ...