C.O-d(i)eux - Histoires de Sexe

C.O-d(i)eux

... regards accusateurs se tournèrent vers le président du Brésil. Celui-ci se sentit obligé de dire quelque chose.

— Que pouvons-nous faire ?

Le secrétaire général prit une profonde inspiration. L’instant qu’il redoutait depuis si longtemps était arrivé. La raison de ses insomnies, la cause de ses rides, l’explication de son manque d’appétit tenaient dans les mots qu’il allait prononcer.

— Si nous en avions la possibilité, il serait temps de déménager sur une autre planète. Mais malheureusement, nous ne sommes pas dans un roman de science-fiction. Nous n’avons pas la technologie pour réaliser cette opération, pas plus d’ailleurs que nous ne savons s’il existe dans l’univers une planète susceptible de nous accueillir.

La sueur commença à perler sur son front.

— Un petit groupe de treize hommes travaille dans le plus grand secret depuis des mois sur la solution à cette situation. Ils ont examiné toutes les possibilités, toutes les alternatives, toutes les solutions. Leur conclusion a été unanime. Il n’existe qu’une solution.

Omar N’Diouf leva les yeux. Il prit le temps de regarder chacun des cent cinquante-six chefs d’État dans les yeux. Il sentit ses jambes trembler au moment de continuer son intervention.

— La seule solution est de réduire drastiquement le nombre d’êtres humains sur Terre. Nous devons éliminer trente milliards d’individus !

Les francophones accusèrent le choc tout de suite. Les autres portèrent tous la main à leur oreillette devenue ...

... soudain muette. Dans les cabines, les interprètes étaient bouche bée. Ils reprirent leurs esprits et firent leur office. L’assemblée se leva comme un seul homme dans un assourdissant concert de protestations indignées. Le tumulte dura plusieurs minutes, chacun criant au scandale inadmissible. Puis les regards se tournèrent à nouveau vers la tribune. Le Camerounais leva simplement le doigt en l’air, désignant les compteurs sur l’écran géant.

— Le compte à rebours a commencé. Déjà les premiers effets de la raréfaction de l’oxygène se font sentir partout dans le monde. Les personnes les plus fragiles souffrent de difficultés respiratoires. Les hôpitaux sont assaillis de patients atteints de crise d’asthme. Les décès se multiplient. Bientôt, très bientôt, c’est l’ensemble de la population qui ne pourra plus respirer. NOUS N’AVONS PAS LE CHOIX !

L’assemblée se rassit. Chacun comprit l’inéluctable. L’abattement succéda à la révolte. Bientôt un murmure naquit : « Mais comment ? ».

— Vous vous demandez comment nous allons procéder ? Je vous ai parlé du groupe d’experts. Ils ont étudié tous les aspects du problème. Le moyen à utiliser a évidemment été au cœur de leurs préoccupations. Certains États, dont il est inutile que je cite les noms ici, ont mis au point une nouvelle arme. Ils n’avaient pas imaginé qu’elle deviendrait providentielle pour la survie du monde. Toutes les surfaces habitées du globe sont désormais couvertes par des satellites géostationnaires. À l’heure que nous ...