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C.O-d(i)eux
Datte: 13/10/2018, Catégories: sf, Auteur: Zébulon, Source: Revebebe
— 5… 4… 3… 2… 1… Le cri retentit, poussé en même temps par les milliers de personnes rassemblées Place de la Concorde et sur toutes les places de toutes les villes du même fuseau horaire : — Bonne année ! Les couples s’enlacèrent, les familles s’étreignirent, les amis se serrèrent la main. Tout le monde fêtait l’avènement de la nouvelle année, personne ne voulait faillir à cette tradition séculaire malgré la morosité générale. Personne n’était dupe, mais tout le monde voulait croire, envers et contre tout, que demain serait meilleur qu’hier. Les bouchons de champagne sautèrent, les coupes se remplirent car il était d’usage d’accompagner les grandes fêtes de cette boisson pétillante. Germaine, du haut de ses vingt-deux ans, regarda tendrement Maurice dans les yeux et porta un toast : — Que cette nouvelle année soit meilleure que celle qui vient de s’écouler ! *** 7 Janvier 2084. L’homme assis au bout de la table regarda tour à tour chacun des douze hommes avec qui il travaillait d’arrache-pied depuis de longs mois. Tous lui firent un rapport identique, qui tenait en seul mot : « Prêt ». Il se tourna alors vers le quatorzième homme, celui qui ne faisait pas partie du groupe mais qu’il avait informé régulièrement de l’avancée de leurs travaux. — Tout est prêt. Vous pouvez les convoquer. L’homme, un géant noir, acquiesça d’un hochement de tête. — Qu’ils viennent seuls. Le géant accompagna sa réponse d’un haussement d’épaules. — ...
... Évidemment ! *** 12 Janvier 2084. — Germaine ! Quatre jeunes femmes se levèrent. L’infirmière les regarda, dépitée, déplorant la mode qui avait fait donner ce prénom à presque la moitié des bébés de sexe féminin une vingtaine d’années plus tôt. — Laquelle d’entre vous est la compagne d’un dénommé Maurice ? Par chance, une seule était concernée par ce prénom également très en vogue dans leur tranche d’âge. Germaine s’avança, inquiète. — Alors, il va mieux ? — Oui, une semaine sous respirateur lui a fait le plus grand bien. Il est requinqué. Mais… L’infirmière prit un ton plus grave. — Mais ce mieux n’est que temporaire. Dès qu’il quittera le respirateur artificiel, ses problèmes recommenceront. — Que pouvons-nous faire ? — Oh, la solution est simple. Il lui faudrait une bouteille d’oxygène en permanence à portée de main. — Très bien, je vais aller en acheter une ! — Ce n’est malheureusement pas aussi facile que cela. La femme en blouse blanche lui désigna du doigt les bâtiments de l’hôpital. — Vous voyez nos locaux ? Le quart des chambres est occupé par des patients qui ont le même problème que votre ami. Les bouteilles d’oxygène sont réquisitionnées pour les hôpitaux, il n’y a aucune chance que vous en trouviez dans le commerce. — Alors, que peut-on faire ? — Nous le ramener quand il aura une crise grave. Nous le prendrons, sous réserve que nous ayons de la place. — Et si vous n’en avez pas ? — Eh bien… L’infirmière laissa sa phrase en ...