1. Atterrissage caliente à Fuerteventura (2)


    Datte: 08/10/2018, Catégories: Hétéro Auteur: Nostagique44, Source: Xstory

    ... quelque peu pressés par les réactions physiques et physiologiques de leur corps et de leurs sens en ébullition.
    
    Je réglai l’addition au moyen de ma carte. La caissière me tendit le ticket accompagné d’une rose rouge, une baccara que je m’empressai d’offrir à Eva qui était en retrait derrière moi. Elle me remercia d’un baiser sur la bouche.
    
    — Merci, mon cœur…
    
    Dehors, un souffle chaud nous arriva au visage. En fin de compte, Eva avait eu une excellente idée de vouloir aller nous baigner à cette heure de la nuit. Il n’était pas loin de minuit. En face, une échoppe africaine occupait la moitié du passage. Un grand Noir en boubou coiffé du bonnet de la Casamance s’avança vers nous. Sans lui laisser commencer son baratin, je lui lançai en wolof, langue que tous les Sénégalais comprennent :
    
    —Dedet… Djeredioff.
    
    — Hiiiiii… Tu parles wolof, toi ! me répondit-il en français.
    
    Je ne lui répondis pas. Eva me tenait par la taille. Le Sénégalais grommela dans sa barbe un« Niapsandai ! Toubab bi… », une douce parole remplie de rage contre ce Blanc. Il s’empressa d’aller rejoindre d’autres vendeurs, ayant vu que je m’étais arrêté et que je regardais dans sa direction.
    
    — Qu’est ce qu’il se passe, Adam ?
    
    — Rien ! Ce courageux n’a pas apprécié que je lui dise « non » et « merci » dans sa langue.
    
    — Ils sont lourds, de plus en plus pesants. Et encore, tu es un homme ; mais imagine quand c’est une femme seule qui passe : ils lui sautent littéralement dessus et ne la ...
    ... laissent pas partir tant qu’ils n’auront pas vendu leurs sempiternels gazelle ou éléphant made in Taïwan.
    
    Sur notre gauche, un bazar – unchino, comme disent les autochtones – brillait de ses mille feux. Là aussi on trouvait de tout : maquillage, souvenirs, pots de peinture, quincaillerie, appareils photo, bien entendu made in China, et aussi des textiles, dont des draps de bain.
    
    — Deux minutes, chéri, je reviens.
    
    Eva m’avait lâché le bras et s’était volatilisée dans la caverne d’Ali Baba. Cinq minutes plus tard elle était de retour avec un gros boudin de tissu éponge sous le bras. Nous continuâmes sur le chemin pavé longeant le littoral. On laissa le port de plaisance sur notre droite pour arriver derrière un hôtel, sur une côte jonchée de rochers.
    
    — C’est là-dedans que tu veux aller ? m’inquiétai-je.
    
    — Suis-moi. En bas il y a une petite crique en forme de plage, et à cette heure on sera tranquilles.
    
    Eva marchait devant moi, suivant un petit sentier qui serpentait entre les roches volcaniques (Fuerteventura est une île volcanique parsemée de volcans éteints depuis des millions d’années).
    
    Nous arrivâmes dans une anse tranquille en arc-de-cercle de 50 mètres de long engoncée entre deux avancées rocheuses qui se terminaient dans la mer. Une plage sympa et bien planquée. Je me gardai bien de lui demander comment cela se faisait-il qu’elle connût cet endroit si discret.
    
    Eva se mit à genoux et déroula son gros boudin. Deux draps de bain apparurent, qu’elle étendit ...
«12...678...17»