1. Atterrissage caliente à Fuerteventura (2)


    Datte: 08/10/2018, Catégories: Hétéro Auteur: Nostagique44, Source: Xstory

    ... l’entraînant à l’intérieur.
    
    Une serveuse, la tête coiffée d’un petit canotier fièrement juché sur le haut de son crâne, vint à notre rencontre. Elle nous conduisit au fond de la salle voûtée comme une grotte, dans un renfoncement un peu à l’abri des regards. Sur la table, une bougie allumée sur une bouteille habillée de la cire fondue qu’avaient laissée une multitude de chandelles avant celle-ci diffusait sa lumière blafarde et dansante. On prit place l’un en face de l’autre, ce qui me donna l’occasion de bien regarder et admirer cette beauté qui me tenait compagnie.
    
    Eva avait placé ses deux coudes sur la table, les deux mains jointes supportant son menton. Elle me fixait de son regard scrutateur.
    
    — Il y a quelque chose ? lui demandai-je.
    
    — Non, pourquoi ?
    
    — Rien. Je voyais que tu me fixais, alors j’ai pensé qu’il y avait un défaut, une saleté sur mon nez.
    
    — Rien de tel ; tout est parfait. D’ailleurs, toi non plus tu ne te prives pas de me regarder…
    
    — Rectificatif, ma chère : de t’admirer, car tu es une très belle femme, et…
    
    — Toi aussi tu n’es pas mal. Est-ce qu’il y a une madame quelque part sur cette Terre qui attend ton retour ?
    
    — Non, personne. Je suis divorcé et libre comme l’air. Et toi ?
    
    — Je suis divorcée. Et même si j’étais mariée…
    
    — Si tu étais mariée ? La suite, s’il vous plaît !
    
    — Rien. Tout simplement, mariée ou pas, j’ai toujours fait ce dont j’ai envie. Je suis une femme qui sait ce qu’elle veut et qui le fait sans ...
    ... s’encombrer de préjugés. Satisfait ?
    
    — Sans aucun doute.
    
    Si cela ne s’apparentait pas à un message, alors je ne comprenais pas le français !
    
    La serveuse revint avec les cartes. On commanda tous deux un cocktail à base de jus de fruit et de gin en guise d’apéritif, en attendant les choses plus sérieuses. Un trio vint rejoindre ses instruments, deux hommes et une femme. Ils ne devaient pas totaliser 70 ans à eux trois. Ils étaient bons et jouaient de la musique d’ambiance sud-américaine qui invitait à la danse… Il faisait frais dans cette grotte. On s’y croyait vraiment. Nous avions commandé des moules farcies pour Eva et des sépias farcis à la plancha pour moi, tout ça arrosé d’une malvoisie dorée de l’île voisine, Lanzarote.
    
    À peine nos assiettes vides que l’on nous apportait nos deuxviejas (des « vieilles », poissons-perroquets à la chair excellente qui pullulent le long de côtes) accompagnées depapas arrugadas (pommes de terre cuites en robe des champs dans de l’eau de mer), le tout arrosé demojo verde (sauce épicée de couleur verte, spécialité de l’archipel).
    
    Nous venions tout juste de terminer notre excellent poisson que le trio musical commença une chanson nostalgique, un slow langoureux qui me rappelle tant de choses… Je demandai à Eva si elle voulait danser. Elle se contenta de sourire et se leva de table. À peine arrivés sur la piste où se serraient déjà trois couples, ma partenaire passa ses bras autour de mon cou et colla sa poitrine contre mon torse. Vu la ...
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