1. L'Algérie (5)


    Datte: 07/10/2018, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    ... les lèvres de cet orifice qu’il avait ravagé.
    
    C’en était trop pour moi. Tous mes sens en éveil, je me suis levé et empalé d’une traite sur ce menhir encore une fois tendu à l’extrême, en me déchaînant comme un fou sur lui. Je leur avais donné du plaisir, à moi d’en prendre maintenant, à fond, il fallait que sa liqueur « bleue » éteigne le feu qui me dévorait.
    
    Après qu’il se soit déversé, nous sommes restés un long moment collés l’un à l’autre, soudés par ce monstre de chair qui nous unissait.
    
    — Je peux te poser une question, Marc ? Je te jure que la réponse ne restera qu’entre toi et moi.
    
    — Vas-y Farid, j’ai confiance en toi.
    
    — Je vois que tu adores coucher avec nous, prendre et nous donner du plaisir, c’est vrai ?
    
    — Oui, sans limite.
    
    — Tu y mets toute ta fougue Marc, pour notre plaisir et pour le tien aussi, ton corps, tes sens, mais pas ton cœur, tu me comprends ? Tu vois ce que je veux te dire ?
    
    — Je crois comprendre.
    
    Son français était moins aisé que celui de son frère, mais il s’exprimait, commodément. Le rouge m’est venu aux joues et j’ai baissé les yeux.
    
    — Tu l’aimes ?
    
    — Oui... Tellement fort, depuis notre premier regard, d’un amour que je sais impossible.
    
    — C’est pour ça que tu t’offres aussi facilement ? Pour tenter de ne pas trop s’attacher à lui ?
    
    — En partie oui, mais pas que... Il me l’a demandé aussi.
    
    — Pour le fondre avec d’autres sexes ?
    
    — Un peu, mais aussi, parce que j’y prends aussi beaucoup de plaisir, et je n’ai pas envie de m’en priver.
    
    Vous avez tous compris que le « Il » en question était Rachid. Mais au milieu des années 70, aussi bien en France qu’en Algérie, un tel amour ne pouvait, et ne devait pas exister, même si on devait en crever toute notre vie.
    
    Farid m’a pris dans ses bras, m’a déposé sur son lit, et m’a fait l’amour comme à une femme, plusieurs fois, jusqu’à ce que notre désir s’épuise.
«1234»