1. Du piment en pleine campagne


    Datte: 04/10/2018, Catégories: Première fois Auteur: Thèretu, Source: Hds

    Je suis, comme on dit, un cadre sup'. Un homme de la ville, avec une cravate, une chemise bien repassée, un attaché-case. Les cheveux courts. Le corps musclé, entraîné, jeune et imposant. Je cours parfois le soir dans la ville endormie. J'ai une bonne foulée, à ce qu'il paraît. Un mec sans histoires. Le cliché du trentenaire. Parfois, je monte au-dessus, chez Léa, ma voisine, et on baise. Mais c'est tout. Métro, boulot, dodo : c'est ma vie. Elle manque un peu de piment, cette vie.
    
    Je travaille dans une société qui s'occupe de vérifier que les outils agricoles sont aux normes européennes. Un boulot chiant, quoi. Je vous l'ai dit : un mec sans histoire. Je n'ai pas escaladé le Kilimandjaro ni construit une école au Rwanda. Je ne suis même pas certain de vraiment contribuer à quelque chose.
    
    Bref, en 5 ans d'ennui dans ce foutu open-space, je n'ai jamais eu comme autre mission que de faire des calculs, aligner des chiffres, animer des réunions et aller à des stages de management. Mais mon patron vient de me demander de remplacer Rémy : on est en plein mois d'août, il ne reste que moi en qui il ait vraiment confiance (la bonne poire surtout !). Mais j'accepte le job : je dois aller dans une ferme vers Dijon.
    
    Je prends ma voiture, il fait chaud, je sens les gouttes de sueur perler le long de mon dos. Je roule vite, c'est ma voiture de fonction. J'arrive tôt.
    
    Le fermier m'accueille d'un ton bourru mais dont les accents trahissent une certaine bonhomie naturelle, propre ...
    ... aux gens de la terre. Il a les mains calleuses, le teint basané de ceux qui triment au soleil, la barbe hirsute. Mais il est propre. Il embrasse d'un mouvement large sa ferme en me la décrivant : fierté d'avoir réussi. D'avoir produit quelque chose. D'avoir rendu la terre fertile.
    
    - Je vous offre un café.
    
    Ce n'est pas une question, ni un ordre : une affirmation. Il m'offre un café, parce que c'est comme ça qu'on fait ici. Il ouvre la marche jusqu'à sa maison, traverse la cour ensoleillée où j'aperçois des poules et un clapier vide. Je pénètre à l'intérieur de la ferme, construite en pierre ce qui repoussent la chaleur : il fait frais. Mais c'est elle que je vois.
    
    Elle est de dos. Les cheveux à la fois emmêlés et doux jusqu'à la taille, aux reflets dorés. Gironde, la taille. Fins, les poignets, les bras, les cuisses. Petits, les pieds. Mais quand elle se retourne, avant même de voir son visage, au nez mutin et aux grands yeux expressifs, c'est sa paire de seins qui attire mon regard : lourds, ils reposent sur un ventre qui paraît plat, et blancs, laiteux, à cause de sa peau de rousse que je devine à travers la robe blanche qu'elle porte. La température de mon corps monte ; je sens mon sexe gonfler d'un coup. Elle me dit bonjour d'une petite voix, celle d'une jeune fille d'une vingtaine d'années, et baisse le regard d'un air timide qui m'achève, et qui s'oppose à l'air fier qu'affiche son port de tête. Un sacré bout de femme.
    
    - Bon alors, M'sieur Guillaume, j'ai pas ...
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