1. Chienne de vie


    Datte: 02/10/2018, Catégories: nonéro, délire, Humour Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... l’œil.
    
    Pépita a tout de suite lâché du lest… Il avait pas besoin de lui gueuler dessus comme ça ; la pauvre était déjà carpette !
    
    Ça m’a vite gonflé, son cinéma. Ni une, ni deux, je lui ai sauté à la gorge. Aïe ! J’aurais pas dû ! C’est qu’dans l’armée, ils apprennent de sacrés trucs pour maîtriser un assaillant ! J’me suis vite retrouvé à terre, avec le genou du gus en travers d’la gorge. J’ai essayé de me débattre, d’le mordre comme j’pouvais… mais rien à faire ! Total, j’me suis retrouvé au gnouf d’entrée de jeu.
    
    On est bien restés trois semaines, dans c’piège. La bouffe était immonde, les chambrées purement infectes et y avait pas une seule activité valab’. Trois fois par jour, on avait droit à un tour de paddock avec des instructeurs débiles, censés faire de nous des « petits gars et des petites nénettes bien comme y faut ».
    
    C’est marrant, quand j’y pense. Ce camp-là, il était fait pour les cas difficiles, les durs à cuire. Tous ceux qu’ont un gros problème avec l’autorité. Bref, des gars dans mon genre. Ma frangine, elle, elle avait rien à foutre là.
    
    Mais le pire, c’est qu’elle avait l’air de kiffer ce genre de conneries ! Si y avait eu distribution de médailles, elles auraient toutes été pour sa pomme. C’est pas pour dire, mais quelle lèche-cul, celle-là, quand elle s’y met ! C’était pas le cas des autres pensionnaires de l’adjudant Rambo. Fallait les voir, à la manœuvre… Que des allumés, des zonards, des tarés de la tête. Incontrôlables, qu’y z’étaient ...
    ... !
    
    On nous avait séparés en groupes de trois ou quatre, et dès qu’on avait fini nos activités on était bouclés à double tour dans nos baraquements. Je crois qu’ils avaient peur qu’on se massacre entre nous… Y z’avaient pas tort. À la moindre occasion, ça aurait fini en baston générale.
    
    Remarque, ç’aurait pas été pour me déplaire. J’aurais pu en profiter pour lui foutre la tête au carré, à ce connard de rouquin. Mika, qu’y s’appelait. On n’arrêtait pas de se croiser. Au fond d’ses yeux, y avait toujours comme une étincelle de folie. Un vrai malade ! À chaque fois, j’lui balançais des insultes et il était comme un fou, à vouloir m’sauter dessus.
    
    Attends que j’te retrouve dans la rue, Mika… ça va bastonner sévère !
    
    Les jours passaient, les vieux revenaient toujours pas. Tu crois qu’ils auraient passé un coup de bigo, histoire de voir comment qu’on allait ? Non ! Même pas ! Silence radio, que d’la friture sur la ligne…
    
    Pis un jour, sans prévenir, y s’sont radinés, tout bronzés, avec des grands sourires.
    
    J’étais tellement joyce que j’ai voulu lui sauter dans les bras, à ma vieille, pour lui coller des grosses bises bien baveuses. Enfin, comme d’hab’, quoi. Et v’là que l’aut’Rambo y me retient par le colback !
    
    — Holà, mon p’tit ! (Grrrrr… oui, chuis p’tit, je sais !) C’est pas des manières, ça ! Qu’est-ce que j’t’ai donc appris, à la sueur de mon front ?
    
    Y voulait quoi ? Que j’lui fasse la révérence, à la vieille ? Hé, oh ! C’est pas la duchesse d’York, non ...
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