1. Chienne de vie


    Datte: 02/10/2018, Catégories: nonéro, délire, Humour Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... Assez près pour qu’on puisse se rouler une pelle. Et là, j’lui pose ma paluche sur l’encolure et j’l’insulte. D’un ton mordant. Pour bien lui faire piger que, si y moufte, j’vais l’niquer.
    
    Mes vieux, y z’aiment pas ça. Quand on se balade ensemble et qu’un merdeux s’approche, ils ont toujours peur qu’ça dégénère. Y a rien à faire, avec eux. Ils ont pas encore compris qu’on n’arrive à rien, dans cette zone, si on se fait pas un minimum respecter… Le paternel arrête pas de dire qu’un de ces quatre, on va me retrouver dans le caniveau, les tripes à l’air. Moi, j’en ai rien à foutre de c’qu’y dit. Je fais c’que j’ai à faire, un point c’est marre.
    
    Pourquoi qu’je vous raconte tout ça ? Pour rien. Pour causer… Pis p’t’être bien pour expliquer pourquoi j’ai mal tourné.
    
    Je crois que ça a commencé à déconner aux grandes vacances d’y a deux ans. Mes vieux avaient décidé de nous mettre en pension, la frangine et moi, histoire d’aller se payer un peu de bon temps aux States, tout seuls, comme deux égoïstes. Le paternel, il avait prévu le grand jeu pour épater sa croquignole : Las Vegas et ses palaces de rupins, le grand canyon, Monument Valley… tout le toutim, quoi. J’avais carrément les boules de rater ça.
    
    Ils nous ont fourgué une excuse bidon pour nous expliquer qu’y pouvaient pas nous emmener, rapport à des certificats médicaux ou j’sais plus quelle connerie… C’est surtout qu’y voulaient pas cramer leur fric pour « deux assistés » comme nous ! Même Pépita a pas réussi à ...
    ... les faire changer d’avis.
    
    Donc, le jour du départ, ils nous ont amené à ce fameux « camp de vacances ». T’aurais vu le cirque ! Un centre d’entraînement paramilitaire, oui ! Le responsable de c’binz, c’était une espèce de grosse brute en treillis. Y s’prenait pour Rambo, ou chais pas quoi…
    
    La vieille avait pas l’air dans son assiette de nous laisser là. L’adjudant Rambo lui a fait son sourire ultrabright puis lui a glissé un truc à la con, du genre :
    
    — Je vais en faire de bons petits soldats, de ces deux-là. À votre retour, vous les reconnaîtrez plus.
    
    La mère a répondu d’y aller doucement, quand même. Puis elle lui en a mis une tartinée comme quoi j’étais très sensible, sous ma carapace de p’tite frappe, qu’il fallait être patient avec moi… Tout le tralala, quoi. Moi, en l’entendant, j’avais presque envie de vomir.
    
    Si elle voulait pas qu’je sois encore plus perturbé, alors pourquoi qu’elle m’plantait là ?
    
    Au moment où ils se sont tirés, ils étaient pas fiers d’eux. Elle chialait, bien sûr. J’ai fait comme si j’la voyais pas. Moi aussi, j’avais envie d’ouvrir les robinets. Mais je voulais pas qu’elle le sache. Même pas en rêve !
    
    Dès qu’ils ont décampé, le responsable de ce trou à rat pour ados récalcitrants a montré son vrai visage. Il a commencé par nous engueuler, en nous rabaissant plus bas que terre. Nous disant qu’on était qu’des raclures, qu’on méritait pas nos parents. Que lui, il allait nous apprendre à marcher au pas, à écouter au doigt et à ...
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