1. Anniversaire de mariage manqué et pourtant très réussi


    Datte: 25/09/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Reveevasion, Source: Hds

    ... secondes. En désespoir de cause, Cathy eut le réflexe de refermer ses lèvres sur le dard. Elle sentit alors Gino se crisper ce qu’elle prit pour un encouragement à poursuivre et lorsqu’elle accueillit l’ultime agression du gland entre ses lèvres, la pointe de sa langue vint à la rencontre du pieu qui glissa au fond de son palais. Elle entendit un grognement sauvage. Tout s’arrêta ! Les va-et-vient de Gino dans sa bouche ; le décompte des secondes ; les quolibets graveleux… Elle sentit sa gorge inondée d’un liquide âpre, visqueux, épais… Elle était sauvée du pire.
    
    Elle ne perçut pas le regard foudroyant de Monsieur Paul sur Gino pendant qu’il lui disait qu’un taxi l’attendait à l’entrée des artistes. Tout était confus pour elle quand le chauffeur la ramenait vers son lotissement de banlieue. Les lumières de la nuit balayaient par intermittence son visage ravagé par le dégoût. Ses bas avaient soufferts. Son maquillage était devenu surréaliste. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’après un long moment d’inertie chez elle qu’elle prit conscience que sa mésaventure aurait pu être beaucoup plus lourde de conséquences. A mesure qu’elle revenait à la réalité sa colère vis-à-vis de son mari reprenait le dessus et lui donnait de l’énergie. Il lui fallait rebondir.
    
    Curieusement une énergie toute nouvelle pour une femme aussi effacée qu’elle bouillonnait au plus profond d’elle-même. Plus jamais elle ne serait « la femme de Gérard ». C’est alors qu’elle entendit la mercedes se garer ...
    ... devant sa maison. Un spectacle pitoyable se déroulait devant elle : ivre mort, son mari était porté par Régis, l’éternel copain fidèle. Oui… lui au moins il était fidèle se disait-elle, avec un petit haussement d’épaules dédaigneux. Elle descendit et demanda à Régis d’installer l’épave sur un divan du sous-sol. Avant qu’il puisse égrener les paroles de fausses excuses habituelles elle le fit monter prendre un café.
    
    Régis, le copain ou plutôt le faire-valoir de son mari, éternel alibi des turpitudes extra-conjugales de Gérard, amoureux transi de Cathy depuis qu’il l’avait connue en tant que témoin de son mari à leur mariage, la suivit jusque dans la cuisine. En montant l’escalier, il réalisa que quelque chose était changé dans la tenue de la chaste épouse : levée et habillée à quatre du matin ; vêtue d’un accoutrement de cuir noir incongru pour une femme si réservée ; maquillée d’un rouge incendiaire inédit chez elle ; les cheveux en désordre inhabituel ; des bas à la couture tourmentée et filés à deux endroits… Que s’était-il passé cette nuit ?
    
    Une voix sèche et ferme lui intima de s’asseoir sur une chaise. Il allait subir un nouveau sermon, lorsqu’il fut alors stupéfait de l’entendre dire :
    
    J’ai peut-être mieux qu’un café, pour fêter cette fin de nuit !
    
    Elle se retourna et sortit du réfrigérateur une bouteille de champagne.
    
    - Ouvre-la s’il te plait Régis. C’était pour fêter mon anniversaire de mariage mais vu l’état de Gérard tu vas le remplacer.
    
    Muet devant ...
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