1. La balade australienne


    Datte: 24/09/2018, Catégories: fh, inconnu, voyage, bateau, amour, jalousie, cérébral, pénétratio, mélo, portrait, policier, aventure, amourdram, Auteur: Charlie67, Source: Revebebe

    ... pays. Lui continuait, il errait d’îles en îles et vivait de petits trafics.
    
    La transaction fut « topée » pour 5000 dollars US. Et l’embarquement se ferait le lendemain soir. Il ne leur restait plus qu’à trouver l’argent.
    
    — Je vais échanger mes traveler’s, dit Nancy.
    — Certainement pas, lui répondit Hubert, tu ne serais pas sortie du bureau de change que tous lescops du comté t’attendraient.
    — On fait comment alors ?
    — Il y a plus simple…
    
    Elle observa alors son compagnon opérer une lente transformation. Il commençait par un lavage méticuleux du corps et des cheveux, puis, extraction du sac marin d’un costume de toile et d’une chemise beige suivi d’un fer à repasser de voyage. L’australienne le regardait œuvrer : il se peigna les cheveux, avec une raie légèrement sur le côté et retenus à l’arrière par un catogan. Il s’attaqua ensuite à la barbe qu’il rectifia pour lui donner un côté soigné. Une fois habillé, il avait tout l’air du bourgeois bohème en virée touristique.
    
    Hubert tira ensuite de son sac un livre, une vieille édition brochée à couverture épaisse. Très délicatement, à l’aide d’un fin couteau, il incisa la reliure et, tel un magicien, d’un mouvement de la main et d’un sourire narquois, fit apparaître un rectangle de plastique, une carte de crédit. Quand il sortit de la camionnette, Nancy lui demanda :
    
    — Tu pars draguer, Frenchy ?
    — Ouais, je vais séduire une banquière, répondit-il en lui faisant un clin d’œil.
    
    Hubert avait quelque argent de ...
    ... côté, suite à la vente de l’entreprise, argent qu’il avait remisé dans une banque à Dover dans l’état du Delaware. Cet état, malgré sa situation aux États-Unis, est des plus hospitaliers, avec une législation aussi accueillante pour les entreprises que pour leurs capitaux. Ce pécule n’était pas à son nom mais à celui d’une société écran et disponible discrètement, partout dans le monde, avec ce petit morceau de plastique et son code. Nettement plus pratique qu’une carte visa qui peut être suivie à la trace… Là, rien, impossible de savoir qui profite de l’argent. Vous avez dit quoi ? Paradis fiscal ? Meuh non…
    
    Hubert rejoignit donc sa compagne, lesté d’une liasse de billets verts pour une valeur de dix mille dollars US : il fallait prévoir les faux-frais. La vie frugale qu’il avait décidé de mener était son choix, mais il ne voulait pas la faire partager indéfiniment à une compagne… Maintenant que compagne il avait !
    
    Une partie de l’argent fut remise à Erik à titre d’acompte, le reste devant être versé à destination…
    
    Restait le sort de l’agent de police, toujours ligoté dans le van. Hubert se demandait comment le libérer sans que cela ne compromette leur fuite. Il lui vint l’idée d’utiliser son téléphone portable.
    
    — Dis-moi, mec, comment s’appelle ta femme ?
    — Peggy
    — Ok ! et il chercha dans le répertoire un numéro correspondant à ce nom.
    — Peg, C’est bien ça ?
    — Oui Monsieur.
    
    Il avait chargé la batterie du téléphone. Il envoya un SMS à ladite « Peg » :
    
    « ...