Le TGV de 15 heures
Datte: 20/09/2018,
Catégories:
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Auteur: Cedral, Source: Revebebe
Un train, un TGV, par une belle journée d’été, qui rentre sur Paris à la mi-journée. C’est dire qu’il est bien peu rempli, presque vide même, puisque ce n’est pas encore l’heure d’affluence, due aux hommes et femmes d’affaires. Dans un compartiment, presque vide aussi, en cette place centrale des TGV qui donne un peu plus d’espace à ses occupants, un homme et une femme face à face et silencieux. Très vraisemblablement, à considérer leur costume et tailleur élégant mais strict, homme et femme d’affaire qui n’avaient en province qu’une réunion pour la demi-journée et qui profitent du plaisir de rentrer tôt, seuls, dans un train presque vide…
Après avoir, pour leur bonne conscience, chacun consulté quelques-uns de leurs dossiers puis, pour la forme, jeté un regard sur le journal acheté à la gare, par habitude, ils ont l’un et l’autre posé tout et se contentent de regarder le paysage qui défile à vive allure. En laissant l’un et l’autre vagabonder leurs pensées… Des regards de l’un vers l’autre, à la dérobée d’abord, puis plus directs après que leurs yeux se sont croisés. L’opportunité, pour l’un et l’autre, de se faire une certaine idée, curieusement commune, de leur vis-à-vis. Plus tout jeunes – la cinquantaine approximative – mais manifestement « bien conservés », comme on dit habituellement, grâce à une pratique assidue des sports, du bronzage, du soleil. De quoi éviter tout embonpoint et conserver un corps manifestement entretenu et… attractif ; des vêtements bien ...
... coupés, de bon goût, classiques pour les deux ; pour chacun aussi une alliance à la main gauche qu’ils ont l’un et l’autre remarquée tout de suite. Bref, ils s’en sont faits la réflexion personnelle et silencieuse, de nombreuses analogies apparentes, dans l’apparence au moins… Lui sportif, grand, élégant. Elle élégante, a priori un peu réservée, mais racée et très « classe ».
Des regards, une ou deux ébauches de sourire, mais évidemment pas un mot entre eux.
Plusieurs minutes ainsi et l’homme sort un papier de sa poche, y griffonne quelques mots, le plie et le transmets à sa voisine.
Qui le prend, le laisse ostensiblement devant elle, et se résout après quelques minutes d’attente à le déplier…
Trois simples mots suivis d’un point d’interrogation : « bas ou collants ? »
Oups ! se dit-elle.Surtout pas un geste, pas un mouvement du visage. Il doit guetter ma réaction. Ne pas laisser ma respiration s’accélérer… Reprendre mon calme. Réfléchir. Comment réagir ? Quelques instants interminables pour juger et jauger de la situation, de la meilleure réponse à apporter.
— Pour m’avoir posé cette question, très cher monsieur, vous en serez quitte pour m’offrir un café à la voiture-bar, où je vais vous suivre ; et nous y parlerons de tout, sauf bien entendu de votre question.
Ce ne fut que l’occasion, pour l’un et pour l’autre, que de confirmer leur première impression, positive, qu’ils avaient l’un de l’autre…
Ce fut elle qui, au moment de retourner vers leurs places ...