Les saveurs de l'Orient
Datte: 18/09/2018,
Catégories:
fh,
fhh,
jeunes,
inconnu,
vacances,
plage,
pénétratio,
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hbi,
Auteur: Léa Bicock, Source: Revebebe
... si je n’y pensais pas, je me sentais de toute façon comme détachée de mon corps. Cet homme qui m’avait vue partir pour ces vacances m’appelait tous les jours, me disait tout son amour. Sa tendresse me touchait mais faisait de moi quelqu’un sans corps. Alors j’ai fini par lui dire que j’avais besoin d’un peu de silence, d’un peu de solitude, de me retrouver, d’avoir la place de sentir ce qui me manquait.
Je logeais chez une amie turque, féministe militante qui parla bien vite avec moi de ce qui me préoccupait tant. Elle me dit de ne pas m’en faire, surtout pas, que je vivais ce que j’avais à vivre et que j’avais très bien fait de venir la retrouver.
Nous nous étions rencontrées quelques années plus tôt alors que j’étais de passage dans la ville où elle étudiait. Rentrée dans sa ville natale, malgré la terreur qu’instaurait le gouvernement, et peut-être parce qu’elle n’avait juste pas le choix, elle disait quand même qu’elle préférait Istanbul à n’importe quel autre endroit. Et que la seule raison était qu’ici, elle savait y prendre son pied. Quelque chose qui aurait à faire avec le mélange entre Orient et Occident…
Elle me dit qu’ici les femmes et les hommes sont mélangés, qu’il est parfois difficile de savoir à quel genre on a affaire et qu’elle aime bien ça, qu’elle adore cette ambiguïté qui seule lui permet de se sentir libre. Elle me décrivit les hommes à qui il faut dire "elle" et les femmes à qui il faut dire "il". Ceux ou celles dont on ne saura rien, qui ...
... vivent dans le trouble qui les forme. Elle me parla aussi de ce lieu, « la maison », où une salle est dédiée au sexe, le « donjon » qu’elle me dit. Je l’écoutais me décrire son monde, un sourire tranquille aux lèvres et les yeux seulement en train de rire.
Le samedi suivant, c’est-à-dire deux jours plus tard pendant lesquels je m’étais perdue d’expectations en excitations, elle m’invita à la rejoindre à « la maison ».
C’était une vieille maison, abritant officiellement une association dispensant des cours de langues, turque, anglais, français, arabe. Oh, la journée cela avait bien lieu, mais le soir, quand le ciel s’assombrissait et qu’il prenait les couleurs électriques de cette ville, la nuit, la planche en bois au fond de la cour, se rabaissait pour former un bar. Un court néon et l’obscurité éclairaient cette atmosphère faite de vieilles pierres. Des plantes grimpantes, plutôt sauvages, envahissaient les murs et parcouraient les fils tendus en formant un plafond de verdure idéal pour se sentir protégée, comme à « la maison ».
Il y avait un peu de monde, mais le lieu était assez grand pour se sentir à son aise. Mon amie m’accueillit avec un sourire plein de dents joyeuses et une franche accolade. Elle me présenta à celles et ceux qui se trouvaient près d’elle. L’anglais n’était que très peu connu parmi les personnes présentes mais mon amie prenait le temps de traduire et j’appréciai cette attention qui me fit sentir bienvenue. Elle me fit faire le tour du lieu. Je ...