Lettres d'une femme mariée - 7
Datte: 17/09/2018,
Catégories:
f,
fffh,
hplusag,
jeunes,
couple,
extracon,
inconnu,
Collègues / Travail
Auteur: Lauriolan, Source: Revebebe
Rappel du thème général : Une femme s’engage auprès de son nouveau patron dans une relation torride avec "l’obligation" de relater à son mari les circonstances de sa mise en abyme par lettres différées.
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Quand j’ai entrouvert les yeux, étendue sur le canapé, la pièce était entièrement dans l’obscurité. Je distinguais à peine les formes qui se dessinaient autour de moi et je n’avais aucune idée de l’heure qu’il pouvait bien être. Dans mon demi-sommeil de maîtresse licencieuse et comblée, j’avais l’impression de revivre cette soirée improbable.
Tout ce que j’avais craint et souhaité s’était finalement déroulé sans que j’en éprouve la moindre blessure, et sans avoir moi-même eu le sentiment de faire souffrir un instant l’un de mes partenaires. Le plaisir et l’inconscience, peut-être, avaient joué leur fonction. Je me trouvais confortée dans l’idée qu’aller vers la réalisation des désirs enfouis de mon amant, que concrétiser ses fantasmes n’était pas nécessairement quelque chose de douloureux et de destructeur. J’y trouvais même un apaisement et une sérénité rare. J’en étais redevable à la fois à Michel qui, décidément, avait ce talent de me permettre de me découvrir en m’aidant à développer cette capacité à lire en moi-même, mais aussi à Muriel qui m’avait fait connaître sans honte le plaisir partagé par le corps d’une femme.
J’avais l’impression de planer comme si j’avais absorbé quelque drogue… Cet univers intime et restreint semblait entrer ...
... en communion, en fusion avec un autre plus vaste et plus essentiel. Mon désir féminin s’épanouissait, comme s’il se situait à la rencontre, au carrefour de tous les désirs possibles, et cela sans aucune honte, sans avoir à me sentir coupable.
Tout à l’heure, j’ai pu en toute innocence aimer un homme, aimer une femme qui s’aimaient l’un l’autre et me sentir aimée d’eux… En m’interdisant jusqu’ici de vivre cette expérience, j’avais l’impression que la société – et que moi-même par l’éducation que j’en avais reçue – m’avaient interdit de réellement vivre…
Mais en même temps j’avais l’intuition en partie de la fragilité d’une telle situation. Nos rapports amoureux n’avaient pu atteindre pour moi leur plénitude dans l’accomplissement de nos désirs que parce que le respect mutuel y était toujours présent, avec ce souci de n’exclure personne, de ne blesser ou de ne trahir aucun d’entre nous. Mais, en même temps, il y avait dans notre relation à trois, toujours à un instant donné, la prééminence d’un couple possible sur l’autre. Au moment même où Muriel était entre nous, elle était soit davantage avec moi, soit davantage avec Michel…
Ce qui avait finalement rendu cette instant magique, c’est que cet équilibre précaire avait basculé dans nos étreintes de l’un à l’autre, avec cette même volonté qu’aucun d’entre nous ne soit exclu et ne puisse se sentir trahi par le désir des autres. Je ressentais la plénitude d’un amour franc et sincère qui n’avait plus à se cacher.
C’est ...