La robe chamarrée - Histoires de Sexe

La robe chamarrée

... voir s’embrasser par exemple. Allez… essaie avec Vanessa…

Elle me dévisage. Gênée. Mais elle me laisse m’avancer. Un baiser tout chaste du bout des lèvres. Je lui tiens le bras, regarde ses yeux. On éclate de rire juste après.

— Mouais… Touchant, mais c’est pas ce qu’on appelle embrasser. Faut que tu utilises ta langue, Van. Toi aussi, Stéphanie.

On remet ça. Je m’applique cette fois. Sa langue répond. Un peu. Malhabile. Mais pas que… J’avais effleuré le sein en m’avançant. Elle, elle avait fermé les yeux et s’étirait les doigts. Le frisson qu’on esquive et la cambrure du dos n’avaient pas échappé à Margrit. On échange un clin d’œil. Je m’applique sur la « piqure de guêpe » et serre doucement. Une mise en valeur, quoi ! C’est toujours expressif, le bout d’un sein. La Madame s’était penchée au-dessus de la petite table pour suivre l’épisode. Mine de rien, on m’avait fait signe de bouger mon doigt sur « l’érection »… Juste le bout de l’index. Et du coup on était venue s’asseoir en équilibre instable sur l’accoudoir du canapé.

— C’est trop mignon. Touche-toi l’autre aussi, Stéphanie. Tu aimes te caresser ?

Elle rouvre les yeux, la guêpe. Elle sourit et déplie un peu les jambes. La « guêpe » oui… juste pour reprendre la bourde de pendant l’essayage. À propos du petit slip noir à bordure jaune de Stéphanie. Bon, c’était passé.

Mais le « Tu aimes te caresser ? »… La question qu’il faut ne pas poser. Parce qu’on l’élude même dans l’intimité. Au mieux et avant ...

... usage, le verbe ne se conjugue qu’avec un oui de complaisance, c’est bien connu. Pourtant elle insiste, Madame Margrit.

— Tu sais, je me souviens de ma classe de terminale… T’es en terminale, non ?
— Ben oui.
— J’étais aussi mignonne que toi avec mes dix-huit ans. Les garçons me couraient après, mais je m’en fichais. Pas de copine non plus, j’avais juste quelques idoles. Une surtout. Une amie de ma mère que je trouvais belle et qui hantait mes rêves. C’est elle un jour, qui m’a demandé si j’aimais me masturber.

Téléguidé, l’appel du doigt. Amené comme ça, elle le savait à usage expansif.

Un courant d’air chaud traverse la pièce. Je me transporte à Aix le temps d’un instant et j’écoute Verdi… Non ils ne vont pas rentrer ce soir. Il n’y a plus de navettes à cette heure-ci.

À côté, on s’étire doucement le bout d’un sein comme pour toucher sans vouloir. Comme on l’aurait toutes plus ou moins fait dans ces circonstances. Distraite. Un peu tendue. Le regard de Margrit dévie sur les cuisses, y revient après des détours et sûrement pas mal de pensées sous-jacentes. Quelque part le raccourci qu’elle subodorait vers ce qu’elle appelait… l’issue fatale.

— Allez, ma grande, me lance-t-elle sûre, de son effet. Câline-moi cette jolie nymphe !

Câline-« MOI »… ? Non mais ! Et puis « MA » grande comme si j’étais à elle. Bon. J’ai retenu mon venin. C’était dit dans le feu de l’action, avec son phrasé à elle. Mais là, il y avait panne de sensibilité. Et envers une cadette, ...