Pornoville, ma famille et moi (2) - Histoires de Sexe

Pornoville, ma famille et moi (2)

... raisonnable”. Elle me chauffe, elle me fait monter au plafond et quand c’est le moment, elle arrête tout ? Sale chienne, tu vas me le payer.

— C… Cassandro, m’adresse Lila, la voix tremblante.

— Quoi encore ?! crie-je, hors de moi.

— S’il te plaît, ralentis.

Je pâlis. J’ai encore accéléré. Dans le rétroviseur intérieur, j’observe la détresse de mon fils et de ma belle fille puis, à côté de moi, celle de ma femme. Je ralentis. Nous sommes arrivés. Enfin. Nous sommes dans notre futur quartier résidentiel. Je ne dis rien. Un silence de morgue règne dans la voiture. Je tourne à gauche, puis à droite, puis encore à gauche. Je manœuvre. Je me gare. Je coupe le moteur.

*

— Tout le monde descend !

Ni une ni deux, nous sortons tous de l’automobile. Pour une fois, je ne suis pas le plus penaud du groupe. Je suis le seul à tenir sur mes jambes. Lila titube jusqu’à la pelouse de notre nouveau jardin puis se laisse tomber dessus à plat ventre. Mon père enlace ma mère en sanglots en chuchotant frénétiquement, la voix rauque, qu’il est désolé. Ma belle-mère l’enlace en retour. S’ils ne se soutenaient pas ainsi, ils seraient déjà tombés des nues, au sol.

*

L’odeur de l’herbe fraîchement coupée, c’est un parfum que j’adore. Ça fait du bien d’être à terre après toutes ces émotions. Le moment que je redoutais tant arrive cependant. Ne vais-je pas bientôt me maudire, maudire Cassandro, Valentine et Florian, ce qui s’est passé dans la voiture, tout ce cauchemar ? Et ...

... pourtant non. Ce n’est pas que je ne regrette rien, mais je tourne la page, à mon avantage. J’ai la conviction que ce traumatisme va nous unir, nous souder. Nous n’avons pas, après tout, agi de notre propre volonté. Certes, j’ai aimé ça, et alors ? Nous sommes les victimes d’une folie passagère certainement liée à un accident industriel autour de la ville.

*

— Que ce soit bien clair. C’est pas parce que j’ai mouillé en me masturbant devant Maman et beau-père que j’ai des désirs incestueux. Pas plus que vous si vous avez pris votre pied. Ça nous dépasse, ok ?! Florian, aide-moi à porter mon carton.

On regarde tous Lila, impressionnés. Elle ne s’est certainement pas remise réellement mais tout de même, sa volonté d’aller de l’avant est belle à voir, comme elle. Oh, non. Je le sens. C’est des choses comme ça qui ne trompent pas. Nous avons peut-être vécu tout ça à cause d’une intoxication mais le mal est fait. Je suis amoureux d’elle. C’est comme si ce moment de folie m’avait fait réaliser qu’elle était là, et maintenant, je ne peux plus l’ignorer. Elle est belle. Elle est intelligente. Elle est forte. Je ferais tout pour elle.

— Merde, tu le prends ce carton avec moi, oui ?!

— Avec toi… oui, dis-je, envoûté.

— Putain, t’es perché Florian. Redescend sur Terre.

*

J’ai la larme à l’œil, mais ce n’est plus de la panique. Je suis fière de ma fille. Voilà tout. Elle est si forte, plus que moi. Nous aurions pu si facilement tomber dans le mélodrame sans son ...