1. Sans mâle et sans tabou 1


    Datte: 13/09/2018, Catégories: ff, inconnu, voiture, volupté, dispute, Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe

    ... fait de quitter ce gros nase. Jean-Benoît, mais c’est pompeux comme prénom, c’est bourgeois au possible…
    
    Le sourire amer de Michèle se fait plus ironique.
    
    — Oh ! Mais il l’est terriblement ! Il est issu d’une famille très riche, dernier et légitime rejeton du clan Seigner. Son père règne en despote sur la fortune familiale et les quelques casinos dont il est propriétaire.
    — T’as épousé un fils à papa, quoi…
    
    Michèle quitte un instant la route des yeux pour observer Fiona avec amusement.
    
    — Oui, on peut résumer la situation ainsi. Mais on va bien ensemble. Je suis aussi une fille à papa, une fille gâtée pourrie, je n’ai jamais manqué de rien, mes parents sont également très fortunés.
    — Ça, je m’en étais doutée… Et tu as combien d’enfants ?
    — Deux. Patrick a six ans, et Marie bientôt deux ans.
    — T’es bien jeune pour tout ça.
    — Vingt-huit ans. J’avoue paniquer assez vite, être maman c’est tant de responsabilités, trop de concessions. Souvent, je ne me sens pas prête pour assumer mon rôle de mère, je m’en sens incapable, pas assez mûre ou forte, je ne sais pas…
    — C’est normal que tu te poses des questions. Et ton rôle d’épouse modèle et dévouée, tu l’assumes ?
    
    Michèle, ignorant l’ironie, hoche tristement la tête en répondant d’un ton monocorde.
    
    — De moins en moins. Avec un autre homme, je crois que j’aurais pu. Mais il est tellement ambitieux et égocentrique qu’il est incapable d’aimer réellement. Mon Dieu, comme j’ai pu être aveugle et naïve !
    — Attends, ...
    ... je ne comprends pas là ! Comment as-tu pu épouser un mec pareil ?
    — Parce que je n’ai rien vu ! C’est un homme charmeur, élégant, extrêmement intelligent et instruit, et c’est ce personnage-là qui m’a séduite. Je croyais au début qu’il m’aimait d’un amour sincère. Il me couvait de cadeaux, me sortait dans les plus somptueuses soirées mondaines, m’invitait dans les plus grands restaurants, me complimentait sans cesse. Il avait tout pour m’impressionner, c’est un beau gosse, possédant de surcroît la richesse et le pouvoir, et il avait la faculté de me rendre belle et importante. Je vivais un rêve de princesse, et je n’ai pas hésité une seconde lorsqu’il m’a demandé en mariage. Mais c’est après qu’il a montré peu à peu son vrai visage.
    — C’est-à-dire ?
    — Il est devenu possessif, autoritaire, pour ne pas dire tyrannique… C’est lui qui dirige ma vie, décide de tout, gère le moindre détail et planifie chaque minute de mon emploi du temps. Plus d’argent, plus de liberté, ou si peu lorsque je réussis à l’amadouer, si Monsieur est dans ses bons jours… Mais le pire de tout ça est que j’ai toujours servi en vérité de…
    
    Elle cherche ses mots, un instant trop émue pour s’exprimer de façon claire et précise. Elle finit par poursuivre :
    
    — Faire-valoir, c’est ça, son faire-valoir… Ma beauté et mon éducation ont toujours servi ses ambitions, j’étais utile, la potiche de luxe qu’on expose partout dans les soirées importantes, parce que cela fait bien de se montrer aux bras d’une femme ...
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