Naturels - Histoires de Sexe

Naturels

... répercute au niveau de sa poitrine qui oscille un peu. M’arrachant à ce mignon spectacle, je continue :

— Richard, je te connais assez pour savoir que ton projet n’est pas encore agencé, je le vois à ta mine. Reviens me voir dans une semaine, avec quelque chose de vraiment concret, de bien balisé, et on avisera. Je te rappelle que je me suis occupé de ton avant-avant-dernière balade et que le documentaire qui en est issu a eu son petit succès.

Un rictus s’affiche sur le visage de Richard :

— Une façon détournée de me dire que si je ne travaille pas avec toi, ça fait flop ?
— C’est toi qui viens de le dire, pas moi, mon coco. Je constate simplement que, de toutes tes aventures pédestres, la seule qui ait surnagé, c’est quand je me suis mêlé au projet. Tu as toi-même reconnu qu’il fallait te cadrer. Je suppose que tu as toujours mon numéro de téléphone, appelle-moi quand ça sera clair dans ta tête. Pas avant. Ainsi toi et moi, on gagnera du temps.

Acerbe, il rétorque :

— En clair, tu veux que je te laisse le champ libre avec la môme Magalie ?
— Libre à toi de penser ce que tu veux. Mais si tu tiens à être vraiment désagréable, sache que je peux faire te suivre sur cette voie, comme te rayer de mon carnet d’adresses.

Reculant un peu, Richard fait la grimace :

— Oui… bon, bon…
— Je suis persuadé que tu n’es pas capable de tenir plus de deux minutes d’argumentation sur ta future balade. Et moi, je ne bâtis pas sur du sable, même si tu aimes passer ton ...

... temps à marcher dessus. De plus, si tu es là face à moi, c’est parce que tu sais pertinemment que j’ai la possibilité de transformer ta petite virée pédestre en quelque chose qui rapporte un peu. Alors, fais ta part de boulot, reviens me voir avec un itinéraire fiable, et je ferais la mienne si ton projet tient la route. Au revoir, Richard.

Dans un dernier rictus, Richard grommelle :

— Oui… Au revoir…

Puis la tête rentrée dans les épaules, il s’éloigne à grands pas, en maugréant. Une fois qu’il a disparu du studio, Magalie me confie :

— Eh bé, c’est bien la première fois que je vois Richard accepter ainsi sa défaite !
— Ce n’est pas une défaite à proprement parler. Il sait que j’ai raison, il doit me présenter quelque chose de concret, pas une idée fumeuse de marche dans le désert de machin-chose. Ce genre de balade se planifie sérieusement.

Je regarde autour de moi :

— Je crois que nous commençons à gêner… Et si je vous invitais quelque part afin que nous puissions continuer notre conversation ? Je vous offre le choix du type de restau.
— Vous savez manger avec des baguettes ?
— Parfait, optons donc pour un chinois, vous et moi en tête-à-tête.

Amusée, Magalie me regarde d’un air faussement grondeur :

— Vous ne me demandez pas mon avis ?
— Chère Magalie, je sais pertinemment que vous n’avez pas d’obligation ce soir, moi non plus. Votre conversation me plaît, et je pense que c’est réciproque.
— Hmm, vous forcez souvent ainsi la main des femmes ?

Je ...