Une douceur de Miel (2) - Histoires de Sexe

Une douceur de Miel (2)

Tandis qu’après avoir éteint la télévision, je me suis placé dans la même position qu’elle, que nos genoux posés sur les coussins se sont touchés, Man à commencé à me raconter son histoire. Après s’être éclaircie la voix en se raclant la gorge :

— Comme tu le sais déjà, ton père était légionnaire. Mais ce que tu ignores c’est que le mien l’était lui aussi, car ils se connaissaient. Si ton grand-père était adjudant à Aubagne, ton père qui était sergent se trouvait dans le même régiment. Il servait même sous les ordres de ton grand-père. Ils se côtoyaient en dehors de leur caserne et de leurs missions à l’étranger. Ils étaient même de bons camarades, comme ils le disaient eux-mêmes. C’est comme ça que j’ai fait la connaissance du sergent Alexeï Sakharov.

Je suis resté silencieux, réfléchissant à ce que cela impliquait, Man en a profité pour continuer :

— Alexeï était d’origine russe, tout comme ton grand-père venait d’Italie. Ce qui n’est pas rare dans la Légion étrangère, puisqu’elle tire son nom du fait qu’elle est composée d’hommes venant de tous les pays du monde. Y compris de France, bien entendu. Alexei était très beau, blond, grand et bien bâti, avec des yeux bleus-vert comme les tiens et tu lui ressembles énormément. Je suis tombée éperdument amoureuse de lui, alors que j’avais à peine 17 ans. Nous nous sommes revus en cachette de mon père, parce que nous étions convaincus que ce dernier n’aurait pas accepté notre relation. Nous n’avons couché qu’une seule ...

... fois ensemble, ce qui a été la nuit la plus merveilleuse de ma vie, avant qu’ils ne soient envoyés tous les deux en mission au Tchad. Alexeï avait prévu de parler à mon père et de lui demander la permission de m’épouser. Ce qui n’aurait été possible vu l’âge que j’avais, qu’à la condition que je sois émancipée.

Man a poursuivi alors que ses yeux s’étaient embués et que sa voix tremblait, signes évidents qu’elle était émue :

— Malheureusement, un seul d’entre eux est revenu en permission au bout de trois mois, et ce n’était pas celui que j’aurais voulu. Même si cela peut te paraître comme étant un choix cruel de ma part. J’ai eu le cœur brisé en apprenant que l’homme que j’aimais avait disparu au cours d’une embuscade et que son corps n’avait pas été retrouvé. À présent, il ne me restait de lui que des souvenirs, ainsi que l’unique photo qui se trouve sur ma table de chevet. Mais mes malheurs n’étaient pas terminés, car lorsque ton grand-père a appris que j’étais enceinte, il m’a jetée dehors en m’insultant et en criant que je l’avais déshonoré. Sans que ta grand-mère qui lui était soumise ne fasse quoi que ce soit pour prendre ma défense.

Après une courte pause sans doute destinée à lui redonner du courage, Man a repris le cours de son histoire :

— Je me suis donc retrouvée sans un sou à la rue. Au bout de quelques semaines pendant lesquelles j’étais devenue une SDF, j’ai atterri à Marseille. Dans un foyer pour jeunes mères célibataires. Là j’ai reçu de la part de ...