1. Pour quelques morts de plus


    Datte: 05/08/2023, Catégories: ff, Collègues / Travail policier, Auteur: Jane Does, Source: Revebebe

    ... démoralisation. Où appeler ? Les flics ou l’hôpital ? Pourquoi Lionel aurait eu un accident à moins d’une borne de chez lui ? Plus rien n’avait de sens et son sang-froid se diluait dans une terreur sans limites. De café en café, l’aube avait pointé son nez, mais de celui de son mari pas de nouvelles. Alors, avec le jour naissant, elle avait lentement refait le trajet allant de l’appartement à la guinguette. Pas plus de Lionel qu’en début de nuit… et le désespoir gagnait la femme paumée par l’absence de son homme.
    
    À huit heures, n’y tenant plus elle s’était résolue à composer le numéro du commissariat. Le planton qui prenait l’appel essayait bien de la rassurer, mais quelque part un coin de son cerveau ne réagissait plus sainement. Elle se mit à hurler dans le téléphone et la flic de l’accueil croyant bien faire, lui dépêcha une patrouille. La fliquette standardiste invoqua auprès de ses collègues un risque de suicide d’une folle furieuse. Les occupants de la voiture pie qui vinrent frapper à la porte de Marinette étaient sur la défensive. Cependant, ils écoutèrent la détresse de la femme.
    
    Et pour la troisième fois, l’épouse du musicien refit, accompagnée par deux policiers en tenue, le sentier traversant le terrain vague. Le plus jeune des deux agents en s’écartant un peu, fit la macabre découverte. Lionel, le dos appuyé contre un buisson donnait l’impression d’être endormi. Le flic qui lui prit le pouls sut d’emblée que ce type était mort. Un minuscule flacon de ...
    ... verre se trouvait tout proche de sa main droite. Le défunt ne semblait pas avoir été malmené ou violenté. Non, il paraissait paisible et les traits calmes. Bien entendu… l’appel de la patrouille vint perturber le service du capitaine Solivers…
    
    En arrivant sur les lieux, tout laissait à penser que la mort était naturelle. Mais comme à chaque fois, le légiste se trouvait devoir faire un constat. À première vue, le malheureux accordéoniste avait sans doute succombé à une crise cardiaque… mais seul un examen plus poussé en déterminerait l’exactitude. Anita posa quelques questions à la femme décomposée par le chagrin qui bredouillait des mots incompréhensibles. Elle marmonnait des trucs bizarres et devant l’état de santé mental de la malheureuse, la policière la fit hospitaliser.
    
    Durant ses deux journées où elle fut gardée en observation, Marinette ne reprit guère du poil de la bête. Anita, la policière en compagnie de Maryse revint lui poser quelques questions. Le chef du service de l’hôpital où la veuve s’était trouvée admise ne donna son aval que pour une rencontre courte, juste pour que les deux policières prennent la température. Pas trop longuement pour ne pas la fatiguer. Son esprit s’évadait et il était impossible de lui faire sortir deux mots cohérents. Le choc trop violent de la mort de son compagnon l’emportait dans un monde dont personne n’était en mesure de savoir si elle reviendrait.
    
    Max Verdier appela Anita en charge de l’enquête deux jours plus tard. Il avait ...