Pour quelques morts de plus
Datte: 05/08/2023,
Catégories:
ff,
Collègues / Travail
policier,
Auteur: Jane Does, Source: Revebebe
Le soir était déjà tombé depuis plus d’une heure. Le gars installé sur un transat au bord de la piscine sirotait une boisson multicolore. Un de ces cocktails tout prêts qui devait traîner dans un méga frigo. Entièrement nu, il profitait de la douceur estivale et de la fraîcheur bienvenue de la nuit naissante. La journée, la chaleur écrasait tout. L’eau d’un bleu limpide restait faiblement éclairée par un lampadaire judicieusement disposé dans un angle du bassin.
D’un mouvement lent, la main du gaillard reposa le verre vide sur une desserte, jouxtant le siège où il se vautrait. Gras pour ne pas dire gros, les abdos plutôt disgracieux, le bonhomme avait dépassé la cinquantaine depuis quelque temps sans doute. Et son embonpoint abdominal tendait à démontrer que son seul sport devait être le lever de coude. Il se releva et d’un pas sautillant, il trempa le bout de son pied droit dans l’onde bleutée. La flotte était agréablement bonne.
Sans chercher à plonger ni à sauter dans le grand bain, le gaillard fit le tour, se dirigea vers les marches qui filaient vers le fond de la piscine. Il s’enfonça alors dans le liquide très doucement et prenant bien soin de ne pas perdre pied, il rasa le bord pour venir s’accrocher à celui-ci. Une baraque de plusieurs centaines de milliers d’euros, un bassin pour faire bien et ne pas seulement savoir nager, un comble !
Mais Dominique Staneley-Kaly, magnat de la haute finance ne pouvait pas tout faire. Gagner du blé et encore apprendre la ...
... natation. Pour lui, la réussite devait être clinquante, visible et tape à l’œil. Pour cela, il avait dû marcher sur pas mal de monde, jouer les opportunistes, mais dans ce milieu, seuls les loups émergeaient et gardaient la tête hors de l’eau. Si ce Dominique ne connaissait pas la brasse ou le crawl, il avait su en revanche, mener sa barque et empiler les biftons. Et ce samedi soir tranquille à poil était un juste retour des choses.
Il rêvait de celle qui allait tout à l’heure, le rejoindre. Encore fallait-il qu’il aille chercher son téléphone, qu’il compose le numéro d’une de ses vieilles amies et celle-ci lui enverrait ce qui se faisait de mieux en matière de nana. Avec de l’oseille, Madame chauffons-nous ! Il commanderait une femme, comme d’autres le font pour une pizza, quoi de plus simple, de plus facile. Le fric ouvrait toutes les portes… finalement.
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Enfin ! La nuit tombait et tout s’assombrissait. Tapie dans un recoin du jardin, une silhouette ramassée sur elle-même étirait ses muscles sans crainte d’être vue. La noirceur de la nuit avait ceci de bon qu’une ombre parmi les ombres ne se remarquerait plus. Entièrement vêtu de sombre, des fringues qui collaient au corps de cette créature attentive, tel un fantôme prêt à bondir, l’heure de l’action allait sonner. Seuls deux yeux clairs n’étaient pas masqués par ces habits terriblement serrés qui épousaient les formes minces de la personne qui les portait.
Le regard suivait les moindres gestes de ce ...