L'Histoire mène à tout... (14) - Histoires de Sexe

L'Histoire mène à tout... (14)

... veux les contraindre ? Si elles repoussent mes projets les concernant pour n’en faire, légitimement, qu’à leurs envies propres ?

Alors que je cogite toujours concernant la décision que je dois prendre dans quelques heures, un léger mouvement, derrière moi, me tire de mes songes matinaux.

— Déjà réveillé, Alexis ?

Cette voix que je connais si bien.

— Oui, maman. Je suis réveillé. Je profite du calme de la maison et de la fraîcheur relative du petit matin avant la canicule annoncée.

Je comprends, mon chéri ! Si nous allions prendre un café sur la terrasse ?

— Si tu veux ! Dis-je en découvrant ma mère vêtue d’une nuisette transparente, couvrant à peine sa poitrine et son string. Je te sers une tasse. Va t’asseoir.

— Merci, mon chéri !

Nous restons quelques minutes sans oser parler. Le calme est agréable et nous rend sereins, elle comme moi. Finalement, c’est ma mère qui rompt le silence et lance les hostilités.

— Peux-tu m’expliquer, à présent ? Pourquoi as-tu fait venir Vanessa ?

Il serait vain de nier que j’attends cette question depuis que j’ai effectivement décidé de l’appeler pour lui proposer de me rejoindre. Sans hésitation, je réponds.

— Parce que, elle et moi, avons des choses à régler ! Et que ce lieu est un no man’s land pour elle comme pour moi. Un lieu dans lequel nous n’avons pas d’histoire et qui est propice aux discussions sereines.

— Je vois ! En gros, tu comptes mettre un terme définitif à cette histoire après avoir reçu les ...

... réponses à tes questions concernant son infidélité. Les questions classiques du style : Pourquoi ? Combien de fois ? Quand ? Avec qui ?

— Pas du tout, maman. Ces questions me laissent finalement de marbre. Que pourraient-elles m’apporter si ce n’est quelques certitudes ou des noms que je ne veux probablement pas connaître.

— Tu m’étonnes, là ! Reprend ma mère après quelques secondes pour boire son café. Je ne te savais pas philosophe.

— Ce n’est pas de la philosophie, maman ! Il ne s’agit que de pragmatisme. Pourquoi m’encombrer de choses qui, au final, ne pourront que me nuire ? Je ne vois pas l’intérêt de ressasser le passé. Les actes de Vanessa trouvent aussi leur existence dans mon attitude vis-à-vis d’elle. Rejouer la pièce et tenter d’y trouver des explications a posteriori n’est pas indispensable et ne pourrait qu’amener encore plus de confusion. J’avoue que c’est original comme discours dans la bouche d’un historien, mais il ne s’agit pas d’Histoire dans le cas présent. Il ne s’agit que de ma propre vie. Et elle n’a que peu d’intérêt historique.

Ma mère rit doucement à ma dernière phrase. Puis reprend.

— Tu as toujours été injuste avec toi, Alexis ! Tu es l’homme le plus brillant que je connaisse. Ton intelligence est supérieure. Tu aurais pu faire ce que tu souhaitais dans la vie. Mais tu as choisi la voie académique. Je ne te le reproche pas, mon chéri. C’est ton choix et nous l’avons tous respecté. Mais tu peux encore changer d’avis et tout te sera ...