Le journal intime
Datte: 14/07/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Philus, Source: Hds
... moquée de mon embonpoint devant les collègues ? J’en passe, mais je persistais, parfois en pleurant, mais surtout en serrant les dents et en pensant fort à toi. »
Coralie posa le carnet ouvert sur le canapé et se mit à pleurer doucement. Sa mère ne lui avait jamais parlé de ses difficultés. Quand elle pense qu’elle-même trouvait normal de se faire payer ses études ! Coralie essuya ses larmes d’un revers de manche, reprit le calepin et se plongea à nouveau dans la lecture.
« Plusieurs fois, j’en ai parlé au père Poitevin, mais il éludait la question en affirmant qu’Hélène Bourguignon était la femme à poigne dont il avait besoin et qu’elle gérait la maison de retraite avec brio. En bonne chrétienne, je devais pardonner ses excès, affirmait-il. Mon univers était donc gris et ne semblait pas devoir s’éclaircir jusqu’au jour où nous avons accueilli un nouveau résident.
Il s’appelait N’Zinga, il était noir et d’origine sénégalaise. Devenu tétraplégique à la suite d’une maladie évolutive et incurable, il avait aussi perdu l’usage de la parole. Chauve, le blanc des yeux jauni, le teint cireux il était décharné. Seul son torse semblait encore avoir un peu de muscles. L’EHPAD ne souhaitait plus le garder. Il lui restait peut-être un an à vivre et, n’écoutant que sa charité chrétienne, le père Poitevin a préféré le faire transférer sous la coupe d’Hélène plutôt qu’en soins palliatifs. Je vais ouvrir ici une parenthèse qui te paraîtra saugrenue et hors sujet, voire choquante, ...
... mais dont tu comprendras la finalité plus loin dans mon récit.
Ton père et moi faisions rarement l’amour et je n’ai jamais connu d’orgasmes avec lui. Comme j’étais vierge quand nous nous sommes mariés, ce que je connaissais de l’amour physique était mince. Au lit, quand il en avait envie, il m’embrassait avec sa langue, me léchait les seins et quelquefois le sexe. Ensuite, il se relevait à genoux, plongeait son pénis dans ma bouche et remuait jusqu’à cracher son sperme au fond de ma gorge. De temps en temps, il enfonçait sa verge dans mon vagin et c’est là qu’il déversait son foutre. C’est à un de ces moments que tu as été conçue, ma fille. Quand c’était fini pour lui, il me tournait le dos et s’endormait. Quelquefois, je me masturbais et je geignais volontairement fort à ses côtés pour l’exciter à nouveau, mais il ne prêtait déjà plus attention à moi. Sinon l’orgasme par la pénétration, j’en ai effectivement entendu parler, mais je ne l’ai jamais connu avec lui, pas plus que la sodomie. »
Coralie leva les yeux du carnet et restait bouche bée. Elle se repositionna sur le canapé pour s’assoir en tailleur, la robe relevée à hauteur des hanches. Sa mère se livrait ici à une description par le menu de ses nuits d’amour et la jeune femme ne parvenait pas à savoir si elle devait s’en offusquer. Nous sommes généralement tous ignorants des pratiques sexuelles de nos parents. Quelquefois, enfant, on a pu les surprendre à un moment délicat, mais connaître exactement les détails de ...